Le pays dont les scientifiques ont découvert fin novembre la nouvelle souche du virus est confronté à une explosion des cas. Alors que le gouvernement lutte pour faire adhérer le maximum de personne à la vaccination.
Pour de nombreux Sud-africains, ces derniers jours ressemblent à un cauchemar. Une sorte de bourrasque après un moment d’accalmie qui à l’évidence, se révèle trompeur. Alors que la population se réjouissait il y a quelques semaines à peine du peu de cas enregistrés, elle est désormais en proie à une explosion quotidienne des contaminations. Le nombre cas positif est ainsi passé du simple au quintuple, avec 16 366 nouvelles infections découvertes la seule journée du samedi 4 décembre. Au 8 novembre, les infectés étaient seulement 116.
À l’origine de cette situation qui tend à mesure que les jours s’égrènent, à devenir extrêmement grave, le variant Omicron. Dernier de la liste des souches du virus identifié jusqu’ici, il a été décrit comme « préoccupant » par l’OMS. Ironie du sort, sa première découverte était en…Afrique du Sud le 24 novembre.
Défaut de vaccination
Depuis, une avalanche de cas arrive dans les hôpitaux, confirmant le pays au rang de première nation africaine au nombre des contaminations avec la barre de trois millions déjà franchie, pour 89 944 décès à la date du 3 décembre. Pour un territoire de 60 millions d’âmes, la proportion du nombre d’infections par habitant reste bien en deçà de celle de plusieurs pays d’Amérique centrale ou d’Europe. Mais le défaut de vaccination fait craindre le pire à en croire les autorités. Et pour cause, moins de 15 millions de personnes ont eu recours au précieux sérum. Alors que le gouvernement vise trois fois ce chiffre au terme de cette année.
C’est dire l’étendue du travail à abattre par les autorités. Après être confortées durant la majeure partie de l’année à l’indisponibilité des vaccins, elles doivent désormais faire face au scepticisme des Sud-africains, nourris par les fake news et autres considérations complotistes au sein de l’opinion. Le pays a même dû, selon les informations du Wall Street Journal obtenues du ministère de la Santé, demander à Pfizer et Johnson & Johnson de ralentir leur livraison de vaccins il y a quelques semaines, faute de preneurs.
Course contre la montre
Mais le gouvernement veut désormais accélérer la campagne, avec plusieurs initiatives pour inciter le public. Outre les sorties quotidiennes du président, Cyril Ramaphosa pour la cause, des centres de vaccination essaiment progressivement le territoire national.