Affaire Gisèle Pelicot : les Français disent stop à la culture du viol

Solidarités Une

Une trentaine de manifestations ont eu lieu en France ce samedi en soutien à Gisèle Pelicot, soumise pendant dix ans à des viols collectifs organisés par son époux. Mais cette solidarité vise les victimes de violences sexuelles en général.

Samedi 14 septembre, des rassemblements ont été organisés dans une trentaine de villes en France, en soutien à Gisèle Pelicot, victime de viols par soumission chimique. A Paris, notamment, la manifestation a réuni plus de 3 500 personnes. À Marseille, plusieurs centaines d’individus ont participé à la marche, et une soixantaine à Ajaccio. Tous ont appelé à ce que la honte change de camp.

Dominique Pelicot a reconnu les faits

Gisèle Pelicot, 71 ans, a intenté un procès contre son ex-mari Dominique Pelicot. Elle l’accuse de l’avoir droguée aux anxiolytiques et fait violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet. Elle a subi ces assauts sexuels pendant 10 ans, de juillet 2011 à octobre 2020. Dominique Pelicot, 74 ans, a reconnu les faits. La victime a accepté un procès sans huis clos pour que toute la France sache l’horreur qu’elle a vécue tout ce temps, et que d’autres femmes ont également vécue ou continue de vivre.

Il faut qu’il y ait une prise de conscience collective

Les manifestants pensent qu’un procès médiatisé permet de parler des viols et de réveiller la société. Ils souhaitent qu’il y ait une prise de conscience collective, un déclic pour que les associations féministes et les victimes ne soient plus les seules à se mobiliser, mais que ce soit l’affaire de tous, en particulier des hommes. « Le sursaut qu’on aimerait avoir, c’est aussi un sursaut des hommes », a déclaré sur franceinfo la porte-parole d’Osez le Féminisme, Céline Piques.

Le procès de Dominique Pelicot doit durer jusqu’à fin décembre

Selon la militante, les hommes doivent « réagir collectivement, « arrêter la solidarité masculine et soutenir les femmes sans mettre leur parole en doute, en les écoutant ». Elle a également dénoncé les « poncifs patriarcaux en matière de défense » des accusés et « la façon dont les hommes se sont défendus lors de ces deux semaines de procès ». Le procès, prévu pour durer jusqu’à fin décembre, est entré dans sa troisième semaine ce lundi 16 septembre. Mais la suite dépend de l’état de santé du principal accusé.

Possibilité de suspendre ou de reporter le procès

Dominique Pelicot est dispensé d’audiences depuis mardi dernier à cause de son état de santé. D’après son avocate Béatrice Zavarro, il a un caillot dans la vessie et une infection du rein. Il souffrirait de coliques néphrétiques depuis plusieurs années. Le président de la cour d’Avignon, Roger Arata, décidera d’une éventuelle suspension ou d’un report du procès suivant l’évolution de sa santé. Mais Me Béatrice Zavarro ne pense pas qu’un renvoi sera nécessaire.

Dominique Pelicot encoure 20 ans de réclusion criminelle

L’avocat souligne qu’il y a déjà un diagnostic et qu’il faut simplement traiter son client, qui demande une hospitalisation. « Si on fait les choses bien, ça peut être l’objet de 24, 48, 72 heures », assure-t-elle. « On ne va pas perdre quatre mois pour un soin qui peut être effectif assez rapidement », ajoute Me Zavarro. Le report serait d’autant incompréhensible que Dominique Pelicot aurait toujours dit qu’il voulait comparaître. L’accusé principal sera jugé aux côtés de 50 autres hommes pour viols aggravés. Ils encourent 20 ans de réclusion criminelle.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *