Le pays a rejoint cette semaine, le cercle fermé des territoires où la maladie a été totalement éradiquée selon l’OMS. Le fruit de plusieurs décennies de lutte qui pourrait inspirer surtout en Afrique où le paludisme reste un véritable fléau.
Les Chinois peuvent dormir sans crainte de se faire piquer par l’anophèle, moustique responsable du paludisme. Cette maladie transmissible et potentiellement mortelle qui n’a plus sévi dans le pays depuis quatre ans est désormais déclarée comme étant éradiquée sur place par l’OMS. L’organisation onusienne l’a annoncé le 30 juin dernier après des observations menées par son équipe en Chine ces derniers mois.
Pékin qui n’avait plus enregistré un seul cas de paludisme sur son territoire depuis trois ans avait en effet requis en 2020 auprès de l’OMS la possibilité d’être admis dans le cercle des pays où le mal a été vaincu. C’est donc suite à une vérification minutieuse sur place conformément au protocole en vigueur que l’institution présidée par Adhanom Ghebreyesus a déclaré la Chine territoire sans paludisme.
Un long combat
La nouvelle a de quoi en rajouter à la fierté des Chinois. Car à ce jour, seulement 40 pays dans le monde ont complètement éradiqué le paludisme selon l’OMS. L’information sanctionne surtout un travail de longue haleine entrepris par les autorités depuis plus de 70 ans. En 1950, la Chine était en proie à une forte épidémie de paludisme responsable de près de 30 millions de cas par an. À tel point que son dirigeant Mao Zedong y a consacré d’énormes ressources à travers la création d’un projet militaire top secret. De cela résultera la découverte en 1967 par le pays de l’artémisinine, substance dont les vertus antipaludéennes sont aujourd’hui largement documentées. À cela s’ajoute le recours aux moustiquaires imprégnées d’insecticides dès 1980.
Une approche gagnante
Les résultats de cette combinaison d’approches ont été immédiats. En deux décennies, le nombre de cas annuels a baissé à une centaine de milles pour s’établir à cinq mille début 2000. Surtout, la Chine est apparue comme un modèle de réussite dans le monde en matière de lutte contre le paludisme. Notamment en Afrique où la maladie tue encore beaucoup. Les autorités sanitaires chinoises ont ainsi organisé fin 2020 avec l’université Harvard et l’OMS, une réunion à l’endroit des pays africains. Objectif : mieux outiller le combat anti-paludisme sur ce continent où sont morts plus de 90 % des 229 000 malades enregistrés en 2019.