Pfizer annonce avoir mis au point un nouveau médicament efficace et relativement facile d’utilisation contre le Coronavirus. Cela intervient un peu plus d’un mois après la découverte par Merck d’un traitement de même type.
Il s’agit peut-être d’un tournant dans la lutte effrénée contre le Covid-19 déjà responsable de cinq millions de décès au moins au monde. Et pour cause, deux nouveaux médicaments sont en passe d’allonger la liste des traitements thérapeutiques contre la pandémie.
Il s’agit du Paxlovid développé par Pfizer, firme pharmaceutique connue pour avoir mis au point, en collaboration avec l’Allemand BioNTech, Conmirnaty, le premier vaccin anti-Coronavirus. Le second médicament, nommé Molnupiravir, est l’œuvre d’un autre géant biotechnologique américain, en l’occurrence Merck.
Antiviraux
Les deux traitements – des pilules – se réclament de la classe des antiviraux, à l’image de ceux utilisés contre le VIH ou l’hépatite C depuis quelques années. Ils sont notamment conçus pour empêcher le virus de se démultiplier dans l’organisme.
Merck qui a en premier communiqué sur le sujet début octobre, estime l’efficacité de son produit à 50% pour prévenir les cas graves de la maladie, surtout chez la cible de la population la plus à risque. Il s’agit d’une quarantaine de comprimés à ingérer en cinq jours, et ce, dès le développement des premiers symptômes.
La durée du traitement est la même chez Pfizer, bien qu’il ne comporte qu’une trentaine de médicaments. Le Paxlovid dont l’annonce est intervenue vendredi 5 novembre revendique une efficacité de 89% en cas de prise dans les trois jours suivant l’apparition des symptômes du Covid. Des résultats spectaculaires fondés sur les chiffres d’un essai clinique impliquant 1 200 personnes, que Pfizer se dit prêt à mettre à la disposition des autorités américaines en vue d’une autorisation de mise sur le marché de son produit. Le Molnupiravir lui, est autorisé depuis le jeudi 4 novembre au Royaume-Uni, une première mondiale à ce jour.
Grand intérêt
Dans les deux cas, les essais cliniques doivent encore être évalués par les pairs conformément à la tradition scientifique. Cela n’enlève rien à l’intérêt suscité par ces pilules d’ores et déjà précommandées en masse par de nombreux pays à travers le monde. Merck promet d’en fournir à dix millions de personnes d’ici la fin de l’année ; quand Pfizer parie sur un chiffre plus modeste de 180 000 sur la même période avec un objectif de 21 millions l’année prochaine.
En complément du vaccin, ces antiviraux très probablement accessibles à terme en pharmacie pourront être utilisés par le patient même à la maison. De quoi contribuer à freiner la course de ce virus dévastateur.