Avant de pouvoir être traité par la pléiade de vaccins disponibles aujourd’hui, le virus est longtemps une énigme, mettant sens dessus dessous le monde scientifique. Retour sur cette période qui aura mis à mal même les spécialistes les plus réputés.
C’est une grippette, il n’y aura pas d’épidémie en France, il ne sert à rien de porter un masque lorsque l’on n’est pas contaminé… On pourrait passer des jours à égrener les déclarations contradictoires sur le Covid-19 et qui aujourd’hui, apparaissent comme totalement absurdes. Et pour cause, le virus dont on ne sait toujours pas avec exactitude l’origine à ce jour aura ébranlé bien des certitudes depuis son apparition il y a un peu plus d’un an. Au point de faire passer les hommes de la science presque pour des affabulateurs. Comment expliquer cela ?
Le temps médiatique est différent de celui scientifique
Une réalité que l’épisode du Covid-19 en cours aura révélée concerne le fonctionnement de la science qui à l’évidence, ne fait pas bon ménage avec celui des médias. Propulsés au-devant de la scène par un virus de type nouveau, les épidémiologistes, virologues et autres infectiologues ont dû faire face à un dilemme cornélien : essayer d’apporter des réponses claires et précises à un public pour le moins déboussolé. Mais des réponses, il n’y en avait pas tellement au début de l’épidémie et c’est d’ailleurs encore le cas dans bien des aspects du virus aujourd’hui. Il fallait du temps afin de pouvoir répondre de façon judicieuse. Or cette denrée ô combien primordiale pour la recherche scientifique était devenue quasiment anecdotique face à l’urgence de la crise sanitaire. D’où la cacophonie longtemps notée dans les médias parmi des spécialistes aux compétences pourtant insoupçonnées.
Par ailleurs, nombreux parmi eux ont pu être déroutés par l’exercice médiatique qui reste tout de même sujet à des codes.
La controverse scientifique, c’est normal
Le public qui connaissait finalement assez mal les rouages de la science a pu également être affecté par les nombreuses contradictions nées de la gestion de la pandémie. Alors que cela participe du fonctionnement normal des choses, du point de vue scientifique tout du moins. En effet, les scientifiques ont beau avoir participé à sauver plusieurs fois l’humanité d’un désastre sanitaire, ils n’en restent pas moins des hommes enclins au doute. Un doute absolument nécessaire pour une réflexion féconde. Et quand on doute, il est de bon temps de se tromper. De ce point de vue, la controverse autour des masques ou de l’hydroxychloroquine entre autres, est tout à fait salutaire en fin de compte.