Des plantes lumineuses dans la nuit.

Bioluminescence : des scientifiques créent des plantes qui brillent dans le noir comme dans Avatar 

Innovation Une

 

Des chercheurs de l’Institut de chimie bioorganique de l’Académie russe des sciences annoncent avoir créé, à partir d’un ADN de champignon, des plantes qui produisent, tout au long de leur cycle de vie, leur propre lumière. Une innovation qui renforce l’espoir d’un éclairage durable dans un futur proche.

La Terre comme Pandora 

Les fans du film Avatar en ont rêvé : une jungle luxuriante et luminescente sur Terre comme sur Pandora, l’exolune découverte dans le film de James Cameron. Leur rêve est peut-être en passe de se réaliser. Des chercheurs de l’Institut de chimie bioorganique de l’Académie russe des sciences ont annoncé cette semaine être parvenus à créer des plantes qui produisent leur propre lumière. Après avoir découvert que la bioluminescence trouvée dans certains champignons était métaboliquement similaire à certains des processus naturels trouvés dans les plantes, ils ont pu transférer des séquences d’ADN dans les plants de tabac, les faisant émettre une lueur vert vif. Ils russes ont ensuite constaté que cette lumière a duré tout au long du cycle de vie de la plante, du semis à la maturité.

La bioluminescence, c’est-à-dire l’émission de lumière par un organisme vivant, se produit dans un large éventail d’animaux et de micro-organismes, notamment chez les champignons, insectes, poissons, invertébrés marins et bactéries. Certains des exemples les plus célèbres du phénomène incluent le scintillement des lucioles ou le crash des vagues bleues électriques dans les mers tropicales.

Elles fournissent un indicateur du fonctionnement du catabolisme de la flore alentour

Dans notre cas, les scientifiques russes ont misé sur le fait que, chez le champignon, le phénomène est lié à une molécule organique qui sert aussi aux plantes à fabriquer leurs parois cellulaires : l’acide caféique (C9H8O4). Au cours du cycle métabolique, deux enzymes convertissent cet acide en un précurseur luminescent. Celui-ci est oxydé par une troisième enzyme pour produire un photon. Une quatrième enzyme reconvertit la molécule oxydée en acide caféique. Et le cycle peut recommencer.

Les scientifiques russes affirment avoir été en mesure de créer des plantes qui brillent dix fois plus, sans nuire au feuillage. Au contraire, elles fournissent un indicateur du fonctionnement de leur catabolisme : elles permettent d’extraire l’énergie des nutriments, par dégradation des molécules énergétiques (glucides, lipides…)… « Parce que l’éclat de ces plantes augmente, par exemple, considérablement lorsqu’une peau cultivée à travers le monde (Inde, Brésil, Equateur, Indonésie), la banane arrive sur nos marchés en hiver, même si on la trouve toute l’année », indique les chercheurs.

Bientôt des plantes ornementales qui brilleraient dans la nuit ?

Ils disent également que leur technologie pourrait s’appliquer à d’autres plantes – y compris les pétunias, les roses et les pervenches – pour les faire briller. A l’avenir, assurent-ils, on pourrait même adapter les plantes pour changer leur couleur, leur luminosité ou même pour répondre à leur environnement. Dans ce cadre, la technologie servira notamment à la création de plantes et de fleurs lumineuses décoratives. De quoi envisager de commercialiser des plantes d’intérieur ornementales qui brilleraient dans la nuit.


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