Le projet Indigo, qui vise à créer des filets de pêches biodégradables, en vue de réduire les déchets marins et leurs conséquences dévastatrices pour l’environnement, a été lancé mercredi à l’Université de Bretagne Sud.
« Les engins de pêche représentent 27% des déchets marins »
Lancé mercredi à l’Université de Bretagne Sud, le projet Indigo vise à adapter la durée de vie des engins de pêches biodégradables (filets, casiers, etc.), qui représentent plus d’un quart des déchets marins. « Les engins de pêche, avec une durée de vie estimée à plusieurs centaines d’années, représentent 27% des déchets marins générant plus de 26.000 km d’engins perdus chaque année dans la zone FMA (France Manche Angleterre, ndlr) et les conséquences pour l’environnement marin sont dévastatrices », décrivent les porteurs du projet dans un communiqué.
De nombreux filets dérivants continuent en effet de capturer des poissons pendant plusieurs années. Ce phénomène, appelé « pêche fantôme » (« ghost fishing » en anglais), affecte la biodiversité marine. Il ampute également le chiffre d’affaires des pêcheurs de plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. « Dans une démarche globale de réduction des déchets, il est primordial d’adapter la durée de vie du matériau à son utilisation », soulignent les scientifiques.
4,2 millions d’euros de financement
Indigo répond à un appel à projet de l’Union européenne. Il a obtenu, fin 2019, un financement du programme européen de coopération Interreg France (Manche) Angleterre à hauteur de 2,9 millions d’euros, pour un budget total de 4,2 millions d’euros sur trois ans. Le projet réunit des scientifiques lorientais (Compositic, Irma, Lab-STICC, LTBH Ifremer) et britanniques, des pêcheurs, ainsi que des fabricants de fil. Un budget de 4,2 millions d’euros, dont 2,9 millions de subventions européennes.
L’Université Bretagne Sud conduit cette initiative, avec son plateau technique ComposiTIC, spécialisé dans la conception de matériau innovant. Son laboratoire Lab-STICC intervient pour impliquer les professionnels de la pêche et de l’aquaculture et étudier l’appropriation des nouveaux filets. Six institutions de recherche (Universités de Bretagne Sud, de Plymouth et de Portsmouth, Ifremer, CEFAS et SMEL) et quatre partenaires privés (NaturePlast, Filt, IRMA et Marine South East) de France et du Royaume-Uni collaborent au projet Indigo (Innovative fishing gear for ocean).
Comment fonctionneront ces filets biodégradables ?
Une fois livré à eux dans la mer, les filets biodégradables ne mettront pas plus de trois ans à se décompenser. « Concrètement, dans l’eau, des bactéries colonisent la surface du plastique et le grignotent. Puis il disparaît », explique Morgan Deroiné, ingénieure, coordinatrice du projet. Et si au bout du compte, il restait encore des miettes, elles seront assimilées tout au long de la chaîne alimentaire.