Accord politique de gouvernance : ADP-Maliba, la cohérence d’un engagement

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En décembre dernier, l’opposition, qui avait boycotté l’initiative, s’étonna de voir ADP-Maliba participer au Dialogue national inclusif (DNI) et signer l’Accord politique de gouvernance de mai 2019. Pour elle, il s’agissait d’une incohérence flagrante, née d’un éhonté calcul politique. Est-ce vraiment le cas ? La réalité semble en fait indiquer le contraire.

L’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba) a adhéré, fin décembre, à l’Accord politique de gouvernance, rejoignant ainsi la dizaine de formations politiques qui ont signé le document le 2 mai 2019, un texte qu’il avait rejeté à l’époque. Doit-on y voir une incohérence ? Assurément pas, il y a plutôt une suite logique.

« Nous sommes une opposition républicaine, c’est-à-dire une opposition constructive »

Le parti d’Aliou Boubacar Diallo a estimé que sa participation active au dialogue national inclusif (DNI) l’engageait à s’investir pleinement dans la mise en œuvre effective des recommandations pertinentes, inscrites dans le rapport final. Il s’agit de l’organisation d’un référendum pour la révision de la constitution du 25 février 1992 ; le redéploiement immédiat des forces armées et de sécurité reconstituées sur l’ensemble du territoire ; la relecture de certaines dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale selon son article 65 ; ainsi que la négociation avec Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali (dirigeants de groupes armés liés à Al-Qaïda) pour « ramener la paix au Mali ».

Mais pourquoi avoir participé à cette initiative que l’opposition a qualifié de « mise en scène » ? « L’opposition, c’est aussi une diversité (…) Nous sommes une opposition républicaine, c’est-à-dire une opposition constructive. Et comme nous sommes dans un Dialogue national inclusif, nous n’avons pas voulu être à la marge. Nous sommes venus dire ce que nous pensons de tous les défis auxquels notre pays fait face aujourd’hui », avait répondu le représentant et secrétaire politique d’ADP-Maliba, Baba Boubacar Keïta.

Il y a une suite logique à la démarche d’ADP-Maliba.

Le parti de la Balance estime qu’il est de son devoir d’assister le Mali, en ces temps difficiles qu’il traverse. Et cela implique de laisser de côté, même momentanément, les clivages politiques qui plombent toute initiative. A tourner le dos aux uns et aux autres, tout le temps, ne résoudra jamais la crise malienne. Si ce DNI n’est pas le remède miracle souhaité par le président Ibrahim Boubacar Keita, il peut au moins contribuer à réduire les souffrances de la mère-patrie.

D’ailleurs, l’organisation d’une concertation nationale était l’une des propositions et conditions d’Aliou Boubacar Diallo depuis la présidentielle de 2018. « L’accord de gouvernance qui nous a été soumis le 26 juin 2019, nous avons dit que ça ne répondait pas aux préoccupations du parti, qui veut qu’il y ait un consensus, un débat national », rappelle le président du parti, Youba Ba. Il y a donc une suite logique à la démarche d’ADP-Maliba.

Pour le parti de la Balance, le rapport final du DNI, détaillant les axes prioritaires, jette inexorablement les bases d’une nouvelle ère pour le Mali. « Ere dans laquelle il revient à chaque acteur soucieux du relèvement de notre cher Mali d’agir en toute responsabilité afin de contribuer à la mise en œuvre effective des conclusions issues de ce dialogue national. La survie de notre Nation en dépend », a déclaré ADP-Maliba.


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