La Première ministre Elisabeth Borne souhaite faire interdire les cigarettes électroniques jetables sur le territoire français. En cause, sa popularité chez les jeunes, dont notamment les mineurs.
Bientôt plus de « puff » chez les vapoteurs en France. La cigarette baptisée de ce terme anglais signifiant « bouffée » en français devrait prochainement être bannie du territoire hexagonal, selon la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne.
Cette dernière en a fait l’annonce, dimanche 3 septembre 2023 en marge d’un entretien accordé à RTL. « On ne prévoit pas d’augmenter la fiscalité du tabac l’an prochain. Ça ne veut pas dire qu’on n’est pas vigilant sur la consommation », a-t-elle déclaré, déplorant « une hausse » dans ce domaine.
D’où le ciblage de la cigarette électronique dans le cadre du plan national de lutte contre le tabagisme à dévoiler prochainement pour la période 2023-2028. Les puffs représentent donc à cet effet aux yeux du gouvernement, un élément important de cette répression.
Popularité chez les plus vulnérables
Et pour cause, cette cigarette électronique jetable jouit d’une immense popularité auprès d’une des franges les plus vulnérables de la population, c’est-à-dire les plus jeunes, malgré son entrée relativement récemment sur le marché français.
13% des jeunes 13 à 16 ans avouaient ainsi dans une enquête BVA pilotée par l’Alliance contre le tabac en 2022, avoir déjà essayé cette cigarette au moins une fois. De quoi alerter sur un problème de santé publique, en raison de l’effet d’addiction induit par la nicotine contenue dans le tube.
« On peut nous dire que ce n’est pas de la nicotine, mais c’est un réflexe, un geste auquel les jeunes s’habituent. C’est comme ça qu’ils vont vers du tabagisme et il faut arrêter cela », indique Elisabeth Borne à RTL, précisant que le tabac fait 75 000 morts chaque année en France.
Quid de l’efficacité ?
Cette position de la Première ministre est partagée par de nombreux spécialistes de la santé. Un collectif de médecins et de tabacologues ayant appelé pas plus tard qu’en avril 2023, dans une tribune au Monde, à interdire les puffs d’urgence.
Une telle mesure serait similaire à celle déjà prise dans de nombreux pays européens, dont l’Allemagne, la Belgique et l’Irlande entre autres ces dernières années. Pour quelle efficacité ?
Difficile de prédire ce qu’il en sera. Mais le milieu du tabac fourmille d’ores et déjà d’alternatives toujours autant voire davantage nocive sur la santé. C’est le cas du snus très répandu dans le milieu du football ou encore d’un autre type de puff dit rechargeable, à en croire un reportage de 20 Minutes.
