Le fonds souverain norvégien lâche Israël

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L’organisation richement dotée a annoncé se séparer de ses participations dans onze entreprises israéliennes, après des révélations sur ses investissements dans l’industrie militaire en pleine guerre à Gaza.

La Norvège se distance un peu plus d’Israël, après la reconnaissance de l’État de Palestine en mai 2024. Cette fois, c’est le fonds souverain du pays qui rompt les amarres avec plusieurs entreprises israéliennes, dans une décision annoncée en début de semaine.

« Ces mesures ont été prises en réponse à des circonstances extraordinaires. La situation à Gaza constitue une grave crise humanitaire. Nous sommes investis dans des entreprises qui exercent leurs activités dans un pays en guerre, et les conditions en Cisjordanie et à Gaza se sont récemment détériorées« , a déclaré Nicolai Tangen, directeur du fonds, dans un communiqué.

D’après le Premier ministre Jonas Gahr Store cité par Le Monde, les « lignes directrices éthiques du fonds stipulent qu’il ne doit pas investir dans des entreprises qui contribuent à des violations du droit international par les États ».

Cette décision fait suite à une enquête du quotidien norvégien Aftenposten qui avait révélé, le 4 juin, les investissements du fonds dans Bet Shemesh Engines Holdings, fabricant de pièces pour l’aviation militaire israélienne.

Des révélations embarrassantes à l’origine du mouvement

Cette révélation a créé une situation délicate pour les autorités norvégiennes, qui prônent depuis longtemps une politique d’investissement responsable et éthique. La Norvège a également historiquement joué un rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien, notamment avec les accords d’Oslo dans les années 1990.

La découverte de cette participation dans l’industrie militaire israélienne a contraint le fonds, à la demande du gouvernement, à réexaminer l’ensemble de son portefeuille dans l’État hébreu. Désormais, tous les investissements du fonds en Israël seront limités aux entreprises figurant dans l’indice de référence du ministère des Finances norvégien.

Il s’agit d’un outil de pilotage stratégique qui fixe l’exposition cible du fonds aux différentes classes d’actifs et régions, tout en servant de baromètre de performance et de filtre éthique opérationnel.

Un portefeuille considérable en jeu

À la fin du premier semestre 2025, le Government Pension Fund Global – l’autre nom du fonds souverain –, par ailleurs plus grand fonds souverain au monde avec 1 900 milliards de dollars d’actifs – détenait des participations dans 61 entreprises israéliennes.

Le retrait progressif de ces investissements pourrait avoir des répercussions significatives sur certaines entreprises israéliennes, particulièrement celles dépendantes des capitaux internationaux pour leur développement.

L’initiative du fonds souverain norvégien intervient alors que plusieurs pays européens dénoncent de plus en plus la poursuite des bombardements israéliens et l’occupation progressive de Gaza, que le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a affirmé contrôler à 75% dimanche 10 août, traduisant ces tensions diplomatiques en sanctions financières.


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