Orano se positionne sur le recyclage des batteries électriques.

Batteries électriques : Orano bien avancé sur leur recyclage

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Orano annonce la mise en service de deux pilotes industriels pour tester son procédé de recyclage des batteries électriques. Cette solution comprend le broyage des unités pour obtenir une « masse noire » et la récupération des métaux par traitement hydrométallurgique.

Orano, le spécialiste français du combustible nucléaire, a annoncé le 27 novembre avoir mis en service deux pilotes industriels pour tester son procédé de recyclage des batteries de véhicules électriques. Les deux pilotes sont hébergés dans les nouvelles installations du CIME (Centre d’Innovation en Métallurgie Extractive) sur son site de Bessines-sur-Gartempe (Nouvelle Aquitaine).

Production d’une « masse noire » et récupération des métaux

Le procédé innovant de recyclage des matériaux de batteries électriques d’Orano se compose de deux grandes étapes. La première, le pré-traitement, consiste à broyer les unités pour obtenir un mélange appelé « masse noire » (« black mass »). Et la seconde se résume à l’hydrométallurgie, qui finalise la récupération des métaux contenus dans les batteries. On y trouve du cobalt, du manganèse, du lithium et des sels de nickel, réutilisables dans de nouveaux composants de batteries.

La phase pré-industrielle démarrée début novembre

Conçu et validé dans un laboratoire au CEA Liten, dans le cadre d’un partenariat commun, le procédé d’Orano fait l’objet d’une phase d’expérimentation pré-industrielle depuis début novembre 2023. Cette phase décisive a été lancée après la délivrance en octobre, par le préfet de la Haute-Vienne, de l’autorisation de recycler des batteries électriques et des rebuts de gigafactories au CIME (scraps). Quant aux deux pilotes, ils sont l’aboutissement de deux années de travail à Bessines-sur-Gartempe.

Orano démontre la robustesse de son procédé en vue de l’industrialisation

Selon Guillaume Dureau, directeur des Nouvelles Activités, de l’Innovation et de la R&D d’Orano, les pilotes permettent de « changer d’échelle, de produire des échantillons de matières pour les clients et de tester des nouvelles technologies ». Il attend avec impatience le retour d’expérience pour la construction des futures usines. Catherine Cabau, directrice adjointe du programme batteries d’Orano, précise pour sa part que le groupe est entré dans la phase de « qualification du procédé » et « démonstration de sa robustesse en vue de l’industrialisation. ».

Orano va recycler jusqu’à 250.000 batteries électriques par an

Le pilote d’Orano, qui ne serait pas énergivore, aurait la capacité de recycler l’équivalent de deux à trois véhicules électriques par jour. En mai dernier, le groupe avait annoncé la construction à Dunkerque de trois usines grâce à un accord avec le chinois XTC New Energy pour un investissement global de 1,5 milliard d’euros. Chaque usine pourra recycler de 220.000 à 250.000 batteries de véhicules électriques par an dès 2026. Les matériaux extraits alimenteront, en circuit court, les deux autres usines de fabrication de composants prévues être opérationnelles en 2026 et 2028.

Vers la généralisation des véhicules électriques dans l’UE

Les composants de ces deux sites sont destinés aux gigafactories qui produiront les batteries. Orano a pour ambition de devenir un acteur clé du recyclage des batteries de véhicules électriques Lithium-ion (Li-ion) en France et en Europe avec son nouveau procédé hydrométallurgique. Le géant français du nucléaire se positionne sur un marché très porteur. En effet, l’Union européenne a interdit la vente de véhicules neufs thermiques sur son marché à partir de 2035. Ce qui signifie que les voitures électriques deviendront la norme.


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