L’antibiorésistance est l’une des plus grandes menaces pour la santé publique mondiale. A l’occasion de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, nous braquerons nos projecteurs sur un vaccin prometteur. Celui que prépare Nosopharm, une entreprise française de biotechnologie.
L’antibiotique constitue une invention géniale qui a permis à l’Humanité de mettre fin à plusieurs épidémies mortelles, depuis la première moitié du XXe siècle. Mais aujourd’hui, ce produit pharmaceutique est de moins en moins efficace. En cause, une consommation excessive grâce à laquelle les bactéries ont acquis une certaine résistance aux antimicrobiens.
L’antibiorésistance parmi les dix plus grandes menaces pour la santé publique
Cette antibiorésistance constitue aujourd’hui un problème de santé publique majeur. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) la classe parmi les dix plus grandes menaces de notre époque. Et ce n’est pas pour rien. Elle fait chaque année plus d’un million de morts dans le monde. Soit autant plus que le paludisme et le Sida. Ce phénomène pourrait, dans un avenir proche, faire 4 millions de victimes dans le monde. Ce qui la rendrait aussi dangereuse que le cancer.
Une Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques
La prévention des infections reste aujourd’hui l’un des principaux moyens de réduire l’utilisation d’antibiotiques et donc de lutter contre l’antibiorésistance. Elle est d’ailleurs au cœur de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, qui a lieu du 18 au 24 novembre comme chaque année. L’OMS, le ministère de la santé ou encore l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) profiteront de cette semaine pour sensibiliser à la résistance aux antimicrobiens et encourager la prévention.
Nosopharm prépare un vaccin contre l’antibiorésistance
Mais les autorités sanitaires misent aussi et surtout sur la production de nouvelles molécules, avec de nouveaux modes d’action, pour venir à bout de l’antibiorésistance. Plusieurs initiatives scientifiques sont en cours afin de trouver un vaccin efficace contre ce fléau. On peut citer celle de Nosopharm, une entreprise de biotechnologie nîmoise installée à Lyon. En juin 2022, elle a annoncé la conception d’un antibiotique first-in-class, Noso-502, destiné au traitement de l’antibiorésistance chez les agents pathogènes à gram, responsables des infections nosocomiales.
Noso-502 100% efficace contre les superbactéries
On appelle infections nosocomiales, des infections contractées lors d’un séjour à l’hôpital. Elles ont fortement augmenté depuis le début de la pandémie du Covid-19, caractérisée par une hausse des fragilités. Selon les résultats positifs de test en laboratoire, Noso-502 a fait preuve d’une efficacité totale contre les superbactéries, en particulier contre Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli et Enterobacter spp. Ces virus possèdent les souches les plus résistantes aux carbapénèmes. S’appuyant sur ces résultats, Nosopharm a lancé des essais cliniques chez l’Homme dans des hôpitaux.
Nosopharm dans la dernière phase du développement de son vaccin
Grâce notamment au programme French Tech Health20 qu’elle a intégré en mars 2023, la startup pourra mener à bien cette étape décisive qui nécessite d’importants fonds et des partenariats scientifiques. On ne sait pas encore quand Nosopharm compte boucler les dernières expérimentations et lancer la commercialisation de son vaccin. Mais, si elle relevait le défi, l’entreprise pourrait résoudre un gros problème de santé publique, dans un contexte d’émergence des maladies infectieuses et de montée de l’antibiorésistance.