Des données récentes de l’OMS témoignent du développement de l’incapacité de procréer à l’échelle mondiale. Une situation empirée par le déficit d’accès aux soins et un manque criant d’informations sur le sujet.
Selon l’OMS, environ une personne sur six dans le monde est aujourd’hui concernée par l’infertilité. Le fléau reconnu comme l’incapacité d’obtenir une grossesse après 12 mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés, touche dans le détail 7,8 % de la population adulte des pays riches et 16,5 % des pays à revenus faibles et intermédiaires.
Ces données sans doute largement sous-estimées à cause de l’indisponibilité des données dans certains pays du Sud, l’ampleur désormais prise par ce phénomène abordé à travers un nouveau rapport – le premier en une décennie – de l’OMS. Le document rendu public mardi 4 avril 2023, se fonde sur les tendances successives de l’infertilité sur plusieurs années. Notamment entre 1990 et 2021.
Facteurs aggravants
Ces dernières révèlent plusieurs facteurs aggravants de cette maladie considérée depuis par l’organisation onusienne comme une préoccupation majeure. Il s’agit notamment d’un manque d’informations sur le sujet ou encore d’un défaut d’accès aux soins notamment en raison des coûts encore prohibitifs de nombreux traitements.
Le directeur de l’OMS Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus cite à cet effet les technologies de procréation assistée, dont la fécondation in vitro une des plus utilisées. Ce procédé à partir duquel naissent les bébés dits éprouvettes reste encore très coûteux en Afrique. À cela s’ajoute parfois un manque de matériels adéquats pour sa mise en place.
« L’importance des coûts empêche souvent les gens d’accéder aux traitements de l’infertilité, ou peut les précipiter dans la pauvreté, conséquence directe de la recherche de soins », pointe le rapport de l’OMS.
Double-peine
Cette situation favorisée, à en croire le document, par un certain désintéressement de la problématique de l’infertilité de la part des pouvoirs publics contribue à infliger une double-peine aux femmes.
En plus de souffrir de la maladie, ces dernières font en effet l’objet de stigmatisation. C’est particulièrement vrai dans des nations d’Afrique où la procréation est considérée comme le parachèvement de la vie d’un couple.
« Nous voulons nous assurer que nous brisons le silence sur l’infertilité, en veillant à ce qu’elle soit incluse dans les politiques, les services et le financement de la santé sexuelle et reproductive », plaide notamment le Dr Gitau Mburu en service à l’OMS, cité par Le Parisien.