Malgré une prise de conscience effective de leur danger sur la santé – à long terme surtout – des joueurs, le traitement des coups à la tête souffre encore de nombreux ratés dans le sport du ballon rond.
Lundi 21 novembre 2022 au Khalifa International Stadium, une des huit enceintes abritant la Coupe du monde de football en cours au Qatar. Le match Iran vs Angleterre lancé depuis neuf minutes, voit le gardien de but iranien Alireza Beiranvand entrer en collision avec un de ses coéquipiers, lors de la tentative d’interception d’un centre adverse.
Le choc est violent et les deux joueurs se tordent de douleur. Alireza Beiranvand en l’occurrence voit sa tunique ensanglantée par l’écoulement de son nez. Après de longs soins prodigués par l’équipe médicale iranienne et un changement de maillot, le joueur de Persépolis regagne le terrain pour la reprise du match.
« Grave commotion cérébrale »
Le jeu se poursuit, mais le gardien de but est très vite remplacé après avoir sollicité un changement à la 17e minute. Son entraîneur Carlos Queiroz révélera plus tard que le joueur de 30 ans a été transporté à l’hôpital pour une grave commotion cérébrale. Soit précisément le mal pour lequel il avait été ausculté durant le match dans un premier temps avant d’être autorisé à rejoindre ses coéquipiers.
Ce scénario déjà noté à plusieurs reprises lors des matchs à travers le monde ne sera hélas pas le dernier exemple de démonstration des failles du protocole dédié aux commotions cérébrales dans le football. Au grand dam des spécialistes de la santé qui ne cessent d’alerter sur cette question devenue au fil des années une préoccupation majeure.
Les conséquences des coups répétés à la tête peuvent s’avérer très dangereuses pour les joueurs, allant de l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC) à la démence. Le traitement de la commotion cérébrale reste toutefois relativement simple.
Considérations diverses
Encore faudrait-il bien la diagnostiquer. Et c’est là où le bât blesse dans le football. En théorie, un joueur souffrant de commotion cérébrale n’a plus sa place sur le terrain. Mais ce principe se heurte à la réalité des faits, comme le montre le cas d’Alireza Beiranvand.
Les spécialistes chargés de trancher en cours de match sont soumis à l’urgence du temps. Et un premier diagnostic peut s’avérer « erroné » par la suite. Cette situation incite certains à plaider pour l’institution de remplacement temporaire dans chaque équipe, de sorte qu’un joueur remplacé pour suspicion de commotion cérébrale puisse être autorisé à entrer à nouveau en jeu le cas échéant.
Mais l’IFAB, l’organisme garant des règles dans le football, résiste à cette option. Le temps passé au repos par le joueur suspecté pouvant favoriser une blessure musculaire, selon les spécialistes.