Dans son rapport annuel sur « l’état de la pauvreté » en France, publié le jeudi 17 novembre, le Secours catholique relève que près de la moitié des ménages aidés en 2021 vivaient sous le seuil d’extrême pauvreté.
Le Secours catholique a publié, le jeudi 17 novembre, son rapport annuel sur « l’état de la pauvreté » en France. Et le constat est plus qu’alarmant. En effet, près de la moitié des ménages (48%) qui ont sollicité l’aide de l‘association en France en 2021 (470.000 personnes) disposaient d’un budget insuffisant de cinq euros par jour et par personne pour se nourrir au quotidien. C’est 0,5 euro de moins par rapport à la période d’avant la crise sanitaire.
Une survie au quotidien
Ces chiffres prennent compte les dépenses obligatoires (loyer, factures d’électricité, assurances), qui absorbent en moyenne près de 60% du revenu. Mais également des dépenses quasi incompressibles (remboursement de dettes ou frais de transport). Pour Véronique Devise, présidente du Secours catholique, les familles se trouvant dans cette situation « ne vivent pas, elles survivent, elles sont en permanence en train de calculer ».
L’association pointe les effets de l’inflation record, qui rend insupportables des dépenses de plus en plus contraignantes pour les personnes en situation de précarité financière. Les factures d’énergie ou d’eau, par exemple, ont augmenté de 2 points en un an. Dans un tel contexte, le Secours catholique estime que les aides de l’Etat sont désormais insuffisantes. Il demande donc une revalorisation du RSA pour permettre à ces familles de vivre décemment..
Plus de 900.000 personnes prises en charge en 2021
Le Secours catholique rappelle que les minima sociaux ont crû de seulement 4% en juillet 2022, alors que l’inflation a dépassé les 6%. Face à cette situation, l’association se demande comment les familles vont vivre l’année prochaine la hausse des prix de 15%, alors qu’elles font déjà énormément pour réduire leur consommation d’électricité et de gaz,. Pour elle, cela n’est plus acceptable.
« Le gouvernement doit absolument se saisir de cette question des 10% les plus pauvres de la société », a interpellé sa présidente Véronique Devise. Le Secours catholique note dans son rapport qu’il a accueilli 938.000 personnes en France en 2021. Ces personnes ont pu bénéficier de différents services, comme une aide alimentaire ou un accompagnement social. Les mères isolées représentent un quart de ces individus aidés. Aussi, les hommes seuls au chômage ou inactifs constituent 22,4% des ménages rencontrés.
Hausse des personnes de nationalité étrangère
Par ailleurs, le Secours catholique relève que 30% des enfants de moins de 5 ans vivent dans les familles extrêmement pauvres. En outre, 69% des ménages aidés par le Secours catholique vivaient dans une extrême pauvreté en 2021, contre 66% en 2020. Ces familles composaient avec 548 euros par mois. En effet, 93% des ménages aidés se trouvaient sous le seuil contre 92% en 2020.
A noter, le seuil de pauvreté se situe à 60% du niveau de vie médian, c’est-à-dire 1132 euros en 2020. Quant au seuil d’extrême pauvreté, il s’établit à 40% du niveau de vie médian, soit 755 euros en 2020. Autre point, le rapport du Secours catholique relève une hausse, depuis dix ans, du nombre de personnes de nationalité étrangère parmi celles qui sont accueillies. Leur part s’élevait à 50% l’an dernier.