L’Union européenne travaille à interdire la destruction des vêtements invendus. Elle a adopté une position en ce sens dans le cadre d’une nouvelle réglementation sur l’écoconception. Sa proposition vise à faciliter la réparation et le recyclage des produits de consommation.
Le Conseil de l’Union européenne a adopté, le lundi 22 mai 2023, une nouvelle position pour interdire la destruction des vêtements invendus. L’organe souhaite mettre fin à une pratique, qui représente une perte de ressources économiques précieuses. Les biens produits étant détruits sans même avoir été utilisés aux fins prévues.
Mettre fin à la surconsommation
La proposition du Conseil s’attaque principalement au marché de la fast fashion. Ce segment de l’industrie de la mode repose sur le renouvellement rapide des collections afin d’encourager à la consommation (voire à la surconsommation). Or, produire toujours plus et inutilement est problématique pour l’environnement.
La nouvelle position de l’UE risque d’embêter uniquement les géants de l’habillement comme la chaîne britannique de vente en ligne Boohoo et le site chinois SheIn. En effet, elle prévoit une exonération pour les petites et micro-entreprises, ainsi qu’une exemption d’une durée de quatre ans pour les moyennes entreprises afin qu’elles s’adaptent.
Les appareils électroniques également visés
Cette orientation s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle réglementation sur l’écoconception présentée par la Commission européenne en mars 2022. De nouvelles exigences dans la conception des produits permettront de limiter leur consommation en ressources ainsi que leur impact sur l’environnement. L’objectif est de faciliter la réparation et le recyclage des produits de consommation.
Les automobiles, l’alimentation et les produits médicaux pas concernés
Tous les articles consommés dans l’Union européenne sont concernés, y compris les appareils électroniques. Mais les pays membres de l’UE souhaitent exclure les automobiles. Ils estiment qu’il existe déjà des législations spécifiques au secteur. Par ailleurs, les 27 n’ont pas inclus l’alimentation et les produits médicaux.
Introduction d’un un « passeport numérique »
La proposition du Conseil de l’UE introduit aussi un « passeport numérique » sous la forme d’un QR code pour un large éventail de produits de consommation. Ce dispositif permettra aux consommateurs de connaître l’impact de leurs achats sur l’environnement. Mais également d’obtenir des informations sur les matériaux utilisés ainsi que leur provenance. Ce qui facilitera leur réparation et leur recyclage.
La position du Parlement européen attendue
La nouvelle réglementation de l’UE doit encore faire l’objet de négociations avec le Parlement européen. Les eurodéputés sont invités à adopter leur propre position dans les prochaines semaines. Mais il y a de fortes chances que les positions se rejoignent.
Si c’est le cas, les acteurs de la fast fashion auront l’obligation d’opérer une transformation profonde à leur niveau. Le changement a déjà débuté peu ou prou. Certains fabriquent à la demande pour réduire de manière drastique leurs invendus et donc leur production de déchets. Tandis que d’autres promeuvent la seconde main et l’intégration de matière recyclées.