Crédit Mutuel et la Maif ont pris jeudi l’engagement de reverser 15 et 10% de leurs bénéfices nets à des projets sociétaux et environnementaux. Ils appellent cela un dividende sociétal et écologique. Leurs efforts financiers pour 2022 devraient s’élever respectivement à 500 et 10 millions d’euros pour cette année.
C’est une décision historique dans le monde de la finance. La banque Crédit Mutuel a annoncé, le jeudi 5 janvier 2023, qu’elle reversera 15% de ses bénéfices nets annuels à des projets environnementaux et solidaires, dans le cadre de ce qu’elle appelle un « dividende sociétal ». En considérant les profits engrangés en 2021 (3,5 milliards d’euros), la banque devrait faire don de 500 millions d’euros pour le compte de l’année 2022. C’est un geste sans précédent que les ONG de défense des consommateurs saluent.
Trois axes prioritaires définis
Le « dividende sociétal » de Crédit Mutuel se repartira en trois enveloppes. La première enveloppe (50% de la somme totale) se destine à un fonds d’investissement sans objectif de rentabilité financière. Ce fonds devra soutenir des entrepreneurs environnementaux, sociaux et des projets non lucratifs. La seconde enveloppe (environ 15% du dividende) servira à renforcer le mécénat de la banque à travers dix actions prioritaires, non dévoilées. Crédit Mutuel souhaite porter la valeur des dons à 60 millions d’euros par an, contre 6 millions actuellement. Enfin, le reste de l’argent (35%) sera consacré à des actions de transformation des pratiques de l’établissement bancaire et de son assurance.
Trop peu pour les besoins de la transition climatique
Crédit Mutuel prend d’ailleurs l’engagement de supporter le coût de certaines mesures en faveur des clients. Voyant venir les objections, le groupe assure d’ores et déjà que l’impact sur le taux d’imposition devrait être minime. Le dividende n’intervenant qu’après le bénéfice net du groupe. Tout le contraire des dons, qui donnent droit à des avantages fiscaux. Sachant que ses 500 millions d’euros ne représentent que 0,5 % des besoins réels de la transition climatique au niveau français (entre 80 à 100 milliards d’euros), la banque appelle d’autres groupes à prendre exemple sur elle. Selon Nicolas Théry, le président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, il faudra que 199 entreprises fassent des promesses similaires pour atteindre le financement nécessaire.
La Maif répond par un « dividende écologique »
Pour l’heure, seule la Maif a répondu à l’appel. En effet, l’assureur a annoncé jeudi la création d’un « dividende écologique ». Dans le cadre de cette initiative, il reversera chaque année 10% de ses bénéfices à des projets de solidarité climatique et de protection de l’environnement. Ce qui correspond à environ 10 millions d’euros en 2022. La Maif précise que cet argent servira à financer des projets de préservation et de régénération de la biodiversité (forêts, cours d’eau, etc…). Aussi, il permettra d’accompagner les sociétaires Maif face au changement climatique. Pour cela, le groupe prépare un paquet de services de prévention. En outre, il prévoit d’appuyer les actions de l’association Prévention Maif en faveur du climat.