Les résultats d’une nouvelle étude suggèrent que la marijuana endommage plus gravement les poumons que la cigarette.
Entre deux maux, autant choisir le moindre. Ce célèbre aphorisme pourrait s’appliquer aux fumeurs du tabac ainsi qu’aux autres adeptes du cannabis. Ce dernier serait en effet plus dommageable pour les poumons que le tabac, à en croire une étude publiée mardi 15 novembre dans la revue Radiology destinée à la Radiological Society of North America (société nord-américaine de radiologie).
Les chercheurs ont pour ce faire, soumis à la radiographie, le thorax de deux groupes distincts, avec le scanner de 57 non-fumeurs et sans antécédent pulmonaire comme témoin. Les sujets de l’étude comprenaient 56 fumeurs de marijuana et de tabac ; et 33 autres personnes autrefois fumeurs de la cigarette pendant plus de 25 ans.
Tendance inquiétante
Le résultat a révélé que 75% des fumeurs de tabac et du cannabis souffraient d’endommagement de leurs alvéoles pulmonaires contre un taux de 67% chez les fumeurs du tabac uniquement. Soit une différence significative de 8 points, selon Dre Giselle Revah, professeure adjointe au département de radiologie de l’Université d’Ottawa en Ontario, lieu de l’étude, citée par CNN.
Cela met en évidence, selon la chercheuse, que les effets supplémentaires de l’herbe sur les poumons. Une situation pouvant s’expliquer par plusieurs hypothèses relatives aux différences dans la façon de consommer les deux produits. Le tabac est en effet généralement fumé avec filtre contrairement à la marijuana, pointe Dr Revah.
Or le cannabis non-filtré accroît le risque de lésions dans les parois respiratoires, relève-t-elle, ajoutant par ailleurs que le besoin des fumeurs de l’herbe de maintenir la fumée plus longtemps dans leurs poumons est également un facteur déterminant.
Une base à approfondir
Reste que l’étude comporte encore quelques inconnus non-négligeables. Les auteurs ignorent en effet à quel point la combinaison de la marijuana et de la cigarette a pu être dévastatrice pour les poumons des concernés. Peu ou pas d’informations existent sur la qualité, la quantité, la fréquence et sur la méthode d’inhalation du cannabis par les participants de l’étude.
Elle fournit cependant une nouvelle base crédible à approfondir, sur les implications de la consommation de l’herbe souvent décrite à tort comme « sans danger ». D’autant que de nombreuses précédentes études ont par ailleurs déjà levé le voile sur les risques de la prise du cannabis sur les poumons.
Alors, du tabac ou un joint ? Le système respiratoire n’a en tout cas besoin de que d’air pur !