États-Unis : le combat invisible des survivants du cancer

Santé Une

La fin annoncée de la maladie par les spécialistes en santé n’est pas toujours la fin du calvaire des patients, comme en atteste une récente enquête du Wall Street Journal.

Pour les personnes souffrantes du cancer, il n’y a pas de meilleur espoir que d’entendre les médecins leur annoncer le début la rémission, même si des risques de rechute demeurent bien souvent.

Tant cette maladie qui se décline en plusieurs types (allant jusqu’à 200) et pour lequel il n’existe encore aucun remède connu, peut s’avérer foudroyante. Heureusement, des moyens thérapeutiques de plus en plus sophistiqués, fruit des progrès scientifiques, permettent aujourd’hui de la combattre avec succès.

La clé selon plusieurs spécialistes étant toujours la détection précoce, quel que soit le type de cancer. De fait, les maladies meurent de moins en moins de cette maladie, notamment aux États-Unis. Là-bas, pas moins de 18 millions de personnes ont déjà vaincu ce mal, selon les chiffres les plus récents cités par le Wall Street Journal (WSJ).

La même source joute que ce nombre devrait atteindre 26 millions d’ici 2040. Un facteur de prolongation de la durée de vie des personnes concernées, surtout celles âgées de moins de 50 ans.

Un nouveau parcours du combattant

« Nous faisons face à un tsunami de survivants pour lequel nous ne sommes pas préparés« , avoue au WSJ, Karen Knudsen, cadre dirigeante à l’American Cancer Society, en référence au défi représenté par ces « miraculés », à la fois pour la société et pour eux-mêmes.

Car là commence pour ces rescapés, un nouveau parcours du combattant. Après avoir enduré des semaines parfois des mois de chimiothérapie éprouvante avec ses corollaires (perte de cheveux, épisodes de nausées, affaiblissement du système immunitaire, etc.), ils doivent à apprivoiser leur nouveau « moi ».

Une sorte de lutte personnelle à laquelle chaque ex-malade du cancer est susceptible de réagir différemment. Le cas de Meilin Keen, une Américaine aspirante au barreau et guérie d’un cancer gastrique fin 2023 après l’ablation totale de son estomac, raconté par le Wall Street Journal, est à cet effet évocateur.

Un enjeu médical et sociétal

Elle a dû affronter fatigue chronique et « brouillard mental », sans oublier la quasi-impossibilité de manger certains aliments – dont le riz ou la carotte par exemple – sans les régurgiter tout de suite après.

« Le corps n’est plus jamais le même« , pointe le Dr Alexa Meara, rhumatologue à l’Université d’État de l’Ohio, alors que Keen a dû abandonner travail et études quatre mois seulement après sa rémission déclarée, face à ses difficultés à renouer avec une vie normale.

Submergée par une anxiété de plus en plus pesante, elle a frôlé le suicide. L’histoire de Meilin Keen n’est hélas pas un cas isolé selon le WSJ, qui a recensé plusieurs témoignages. D’où l’urgence de développer des programmes de suivi adaptés à ces survivants, appelés à composer pendant des décennies avec les séquelles de leur maladie.


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