Perte d’emploi : une hausse alarmante chez les chefs d’entreprises

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Selon l’association GSC et le cabinet Altares, près de 30 000 chefs d’entreprises ont perdu leur emploi au premier semestre 2024. Ce qui correspond à une hausse près 20% par rapport à la même époque l’année dernière. Les gérants de structures de moins de cinq salariés sont les plus touchés avec près de neuf pertes d’emploi sur 10.

Le chômage s’aggrave chez les chefs d’entreprise. D’après l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, publié lundi par l’association GSC (Garantie sociale du chef d’entreprise) et le cabinet Altares, 29 958 patrons ont perdu leur emploi sur les six premiers mois de l’année. Ce qui correspond à une hausse près 20% par rapport à la même époque l’année dernière.

Vers un nouveau record des pertes d’emploi chez les chefs d’entreprises ?

L’association GSC pense qu’on pourrait atteindre entre 58 000 et 62 000 pertes d’emploi pour les chefs d’entreprise cette année, au rythme des 180 postes perdus par jour depuis le début 2024. Sur l’ensemble de l’année dernière, Altares avait dénombré 57 729 défaillances d’entreprises, en augmentation de 35,8% par rapport à 2022. Le point le plus haut avait été atteint au début de la décennie passée (2010) avec un sommet à 63 000.

Tous les types d’entreprises concernés par les faillites

Les gérants de structures de moins de cinq salariés sont les plus touchés avec près de neuf pertes d’emploi sur 10. On note aussi une hausse de 40,2% à 1 661 pour les dirigeants d’entreprises de 6 à 9 salariés. Le nombre de pertes pour les patrons de PME de 10 à 19 salariés, lui, augmente de 31,1% à 1 378. Toutes ces entreprises souffrent de « structures financières insuffisantes qui les fragilisent », explique l’étude de GSC. On note en particulier que les dirigeants de sociétés dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500.000 euros représentent 76,5% des patrons touchés.

La construction, le secteur qui compte le plus d’échecs entrepreneuriaux

L’association GSC et le cabinet Altares notent aussi que la hausse des pertes d’emplois est similaire pour les catégories d’âge. En effet, cette augmentation atteint 15,8% pour les moins de 26 ans (2,5% des personnes concernées) et 19,7% pour les 41-50 ans (28,6%). Pour ce qui concerne les secteurs d’activités, la construction est le marché qui compte le plus d’échecs entrepreneuriaux. De fait, 7 669 chefs d’entreprises ont perdu leur emploi au premier semestre (+34,2%) dans ce domaine affecté par la crise de l’immobilier.

Un quart des pertes d’emplois chez  les chefs d’entreprises se situent en Île-de-France

On relève en outre que le commerce a perdu 6 456 dirigeants (+15%) au premier semestre 2024, le transport et la logistique 1 296 (+30,5%), le service aux entreprises 3 716 (+18,2%), l’hébergement, la restauration et le débit de boisson 3 734 patrons (+7,6%). Au niveau de la géographique, un quart des pertes d’emplois se situent en Île-de-France (7 215, +32% sur un an), qui reste cependant la région où l’on compte le plus de création d’entreprise. La Nouvelle-Aquitaine et les Hauts-de-France sont les moins impactées avec des hausses respectives de 9,5% et 6,6%.

Environ 40% des entreprises ne soufflent pas leur cinquième bougie 

L’augmentation des pertes d’emploi chez les chefs d’entreprises montrent à quel point il est difficile d’entreprendre en France, selon Thierry Millon. Le directeur des études Altares fait remarquer qu’« environ quatre entreprises sur dix ne soufflent pas leur cinquième bougie » en Hexagone. Si certains patrons se relèvent, précise-t-il, les plus de 50 ans envisagent plus difficilement leur rebond. Le pis, c’est que la perte d’emplois ne fait pas que des chômeurs. Elle bouleverse parfois l’équilibre familial avec des dépressions, des divorces et des suicides, déplore Thierry Millon.

Les chefs d’entreprises pas soutenus comme il le faut par l’Etat

Anthony Streicher, président de l’association GSC (garantie sociale des chefs d’entreprises) regrette de son côté que « nos créateurs d’emplois et de richesses soient abandonnés dès lors que leur navire chavire ». Aussi, il estime que les services de l’Etat ne les informent pas assez sur la façon de se protéger. « On est sur un véritable déficit d’information qui empêche les entrepreneurs de faire des choix éclairés » affirme-t-il. Alors que la France se cherche toujours un Premier ministre, il espère que le prochain gouvernement se penchera sur la question.


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