Un verre Duralex.

Duralex : les salariés aux commandes pour relever la verrerie

Emploi Une

Confrontée à des difficultés financières depuis plusieurs années, la verrerie Duralex a évité de peu une liquidation judiciaire le 26 juillet dernier avec la reprise par ses salariés via un projet de Scop (société coopérative de production). Depuis une semaine, l’entreprise amorce sa convalescence avec déjà une hausse exponentielle des commandes directes.

Le tribunal de commerce d’Orléans a validé, le vendredi 26 juillet, le projet de Scop (société coopérative de production) des salariés de Duralex pour éviter une liquidation judiciaire de la célèbre verrerie française installée à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret). Depuis plusieurs années, l’entreprise est confrontée à des difficultés financières croissantes. En cause principalement l’augmentation du coût de l’énergie et la concurrence féroce de groupes asiatiques.

Deux offres de reprise au départ face à la Scop des salariés de Duralex

En 2021, l’Etat a dû prêter 15 millions d’euros à Duralex pour empêcher une fermeture du site. Pas de quoi lui permettre de se remettre sur pied. En 2023, son chiffre d’affaires a reculé à 24,6 millions d’euros, contre plus de 31 millions en 2022. Pour la reprise, trois offres étaient sur la table du tribunal de commerce d’Orléans. Il y avait une proposition de SARL Tourres et Cie, qui prévoyait de conserver 183 salariés, et celle de Carlesimo Investissements/GCB Investissements qui ne reprenait que 125 emplois.

Le tribunal vante un « projet marketing et commercial cohérent et sérieux »

C’est finalement le projet de Scop (société coopérative de production) des salariés qui a retenu l’attention des juges. Ces derniers ont dit avoir été convaincus par un « projet marketing et commercial cohérent et sérieux », assorti de « garanties fortes ». Ils ont ajouté que cette offre semble en mesure de maintenir les « activités des salariés dans des conditions réalisables ». La proposition de la verrerie française comprend la sauvegarde de tous les emplois, soit 226 au total. Elle était soutenue par la majorité des salariés et des dirigeants.

Le directeur a lancé un appel à acheter du Duralex

Joint au téléphone par l’AFP, le ministre démissionnaire de l’Industrie, Roland Lescure », a salué « une belle victoire pour une entreprise française emblématique et connue de toutes et tous ! ». Il a exprimé ses vœux de voir la société rebondir rapidement. Pour sa part, François Marciano, le directeur du groupe, a appelé « tous les Français à acheter Duralex ! » pour l’aider à se relever. Il semble avoir été entendu puisque l’entreprise de 79 ans enregistre un boom de ses ventes, si on l’en croit.

Les clients auraient pris d’assaut le site pour acheter des articles de la marque

D’après François Marciano, les commandes directes de Duralex ont bondi de 323 % depuis la décision de justice. « On croule sous les commandes en plus de tout le travail administratif pour changer le statut en Scop », a-t-il déclaré. Selon lui, dès le lendemain de l’annonce du sauvetage de la verrerie, les clients se sont précipités pour acheter des objets de la marque, dont ses fameux verres iconiques. Si la solidarité des Français doit permettre au groupe de respirer, ce n’est pas gagné pour autant.

Duralex n’a plus un sou dans ses caisses

Il va falloir se réinventer afin de faire face à la concurrence des produits asiatiques, aussi bons que les siens, mais moins chers. Aussi, la verrerie devra pousser les Français à se ré-intéresser à ses articles. Pour cela, elle compte bétonner son service commercial. Par ailleurs, Duralex a besoin de trouver un fonds de roulement de 2,5 millions d’euros par mois pour assurer les coûts de production. Actuellement, l’entreprise ne dispose que d’un stock de 40 000 palettes d’articles, estimé par le tribunal à 4 millions d’euros.


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