Les ventes de diamants synthétiques ont représenté 18,5% du marché des diamants en 2023, contre seulement 3,5% en 2018. Elles devraient dépasser les 20% cette année. A ce rythme de croissance, les diamants de laboratoire pourraient supplanter les pierres naturelles d’ici la fin de la décennie.
Les diamants synthétiques séduisent de plus en plus de consommateurs. Leur part en valeur dans le marché mondial s’est élevée en 2023 à 18,5%, contre 3,5% en 2018. Soit une hausse de 15% en seulement cinq ans. Cette année, on estime qu’ils pèseront au moins 20% des ventes totales. Ce qui fait dire à certains que ces produits pourraient dépasser les diamants naturels d’ici la fin de la décennie.
Les diamants synthétiques moins coûteux, plus éthiques et propres
Si les diamants de synthèse gagnent en popularité, c’est sans doute parce qu’ils sont beaucoup moins chers pour une qualité similaire (même pureté, même brillance, etc.). En ces temps d’inflation, ils représentent logiquement une aubaine pour de nombreuses personnes. Ces pierres plaisent aussi pour leur faible empreinte carbone et pour leur côté éthique (pas liées aux conflits).
Produits en grande partie en Chine et en Inde
Les diamants de laboratoire proviennent en grande partie de Chine et d’Inde. Ils sont produits dans des réacteurs remplis de gaz comme le méthane. Les fabricants reproduisent les conditions du magma terrestre (chaleur, pression, etc.), dans lequel se forment les diamants naturels pendant des millions d’années. Après la production, ils acheminent les pierres brutes vers des installations dédiées pour être taillées et polies.
Le sud-africain De Beers produit des diamants synthétiques
Entamée il y a quelques années, la croissance du marché des diamants synthétiques aiguise l’appétit des plus grands producteurs mondiaux. Notamment De Beers, leader mondial de la production et de la commercialisation de diamants bruts depuis l’application de sanctions contre le géant russe Alrosa. Le groupe sud-africain a créé en 2018 une entreprise spécialisée dans la fabrication de bijoux en diamants pas chers.
Lightbox, la division de De Beers dédiée aux pierres cultivées
Baptisée Lightbox, cette entité produit chaque année plus de 500 000 carats de diamants de synthèse. Elle a recours à différents procédés pour produire ses gemmes, notamment la technologie de dépôt chimique en phase vapeur (CVD). Cette technique permet de reproduire parfaitement l’aspect et la structure des diamants naturels. Seuls les experts peuvent reconnaitre les différences, d’ailleurs très minimes.
Des diamants synthétiques dix fois moins chers
Les diamants cultivés par De Beers coûtent en moyenne dix fois moins chers que les diamants naturels, à poids et qualité égaux. Lightbox propose, par exemple, les pierres de la gamme supérieure Finest au prix de 800 dollars. Parmi ses bijoux les plus vendus figurent les bagues de fiançailles en diamants. L’entreprise est très présente sur le marché américain, où 37% des alliances sont synthétiques cette année.
De Beers baisse les prix pour les diamants naturels
Malgré l’essor des diamants synthétiques, De Beers continue de miser sur les pierres naturelles qu’il extraie au Botswana, en Afrique du Sud, en Namibie, au Canada et prochainement en Angola. Cependant, le groupe a choisi de réduire ses prix de 10 à 25% pour la première vente de 2024 face à une chute brutale de la demande. Ce repli intervient après deux années de croissance, au cours desquelles les prix ont fortement augmenté.