Quatre mois après le début d’une quatrième vague qui lui aura fait perdre plus de 1 000 personnes, l’État hébreu semble désormais prendre le dessus sur la pandémie.
L’urgence appelle bien des fois à des prises de risques. Le tableau sanitaire en Israël ces derniers mois, oscillant entre le meilleur, le pire et une situation désormais sous contrôle en offre une illustration. Le pays cité en modèle de gestion de la pandémie jusqu’en début d’année a en effet vu ses certitudes s’écrouler à partir de juillet avec de forts pics d’hospitalisation dus à la propagation du variant Delta. Les contaminations quotidiennes autrefois en net recul sont devenues fréquentes en août, atteignant régulièrement 11 000 cas le mois le mois suivant.
Un sacré retournement de situation pour un État qui rêvait quelques mois plus tôt d’atteindre l’immunité collective. Mais également un test pour les autorités chargées sanitaires.
Le pari du booster
Pour se sortir de l’étreinte de cette quatrième vague, Israël a décidé de faire recours aux doses de rappel. D’abord indiquées pour les personnes âgées, elles ont été très rapidement étendues aux plus jeunes, dont des enfants de 12 ans. Cette initiative en tout point inédite – nombre de pays dans le monde discutent encore de la nécessiter d’une troisième dose et l’OMS n’en est pas particulièrement fan – a été préférée à l’autre option qui aurait consisté à confiner à nouveau la population.
Les critiques n’ont pas manqué, mais le gouvernement a persisté dans ce choix tout en maintenant l’obligation du port de masque et la nécessité de disposer d’un pass sanitaire pour accéder à certains lieux publics. À ce jour, 3,7 des 9 millions d’Israéliens ont ainsi reçu trois doses du précieux sérum, selon les derniers chiffres communiqués par les autorités. Et le résultat de cette combinaison d’approches est pour le moins satisfaisant.
Chaîne de contamination brisée
Et pour cause, l’État hébreu peut revendiquer aujourd’hui d’avoir brisé la chaîne de contamination au regard des données disponibles. Elles témoignent d’une baisse globale de 80 % des cas quotidiens et de la chute de moitié des contaminations graves. Au plan spécifique, le constat d’une diminution des infections chez les 60 et plus boostés à une troisième dose a été notable après deux semaines. Un médecin en fonction sur place a par ailleurs indiqué dans les colonnes du Parisien que la troisième dose offrait sept fois plus de protection que l’option de la double-dose. De quoi inspirer les pays qui rechignent encore à ce sujet ?