Le Royaume-Uni mise gros sur la capture du carbone

Ecologie Une

Le gouvernement britannique promet d’investir près de 30 milliards de dollars dans le captage et le stockage du carbone pour les 25 prochaines années.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau gouvernement travailliste ne manque pas l’occasion de faire valoir sa fibre écologique depuis son arrivée au pouvoir il y a quelques mois seulement. Sa dernière démonstration est l’annonce d’un financement en faveur de projets verts, à travers la technologie de captage et de stockage du carbone (CSC).

Selon une récente annonce de la ministre des Finances Rachel Reeves, le pays va y consacrer jusqu’à 21,7 milliards de livres (28,5 milliards de dollars) au cours du quart de siècle à venir. Avec un double-objectif : réduire les émissions de CO2 de son secteur industriel et favoriser de nouveaux débouchés d’emplois, notamment dans le nord.

À cet effet, les autorités envisagent deux nouvelles installations dans cette région du pays susceptibles de capturer près de 9 millions de tonnes de CO2 par an, selon des informations de l’agence Reuters. Cela représente, à en croire la même source, l’équivalent des émissions annuelles produites par plus de quatre millions de véhicules.

Une renaissance industrielle en vert

« La technologie de captage du carbone ne consiste pas seulement à décarboner notre industrie et notre secteur énergétique. C’est aussi une opportunité massive pour attirer les investissements et créer des milliers d’emplois qualifiés« , s’est enthousiasmée Rachel Reeves, lors de l’annonce, vendredi 4 octobre dans la ville de Liverpool.

Il est ainsi prévu, l’arrivée de huit milliards de livres d’investissements privés destinés à la création d’emplois au sein des communautés d’accueil des différentes installations. De quoi redonner vie aux anciennes régions industrielles du nord et plus généralement réinventer par la même occasion son modèle économique.

Un tel projet est d’autant plus opportun à l’heure où le Royaume-Uni tourne définitivement le dos aux centrales à charbon afin de produire de l’électricité. La CSC devrait par ailleurs permettre au gouvernement d’atteindre son objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050.

Une technologie controversée

La CSC, longtemps considérée comme le vilain petit canard des technologies vertes, se retrouve donc soudain sous les feux des projecteurs. Cette technique, qui consiste à capter les émissions de CO2 à la source pour les enfouir dans le sous-sol, n’a pourtant jusqu’à présent pas réussi à tenir ses promesses à grande échelle.

Trop coûteuse, pas assez efficace, elle a souvent été reléguée au second plan des stratégies de décarbonation. Mais le Royaume-Uni semble manifestement convaincu de son potentiel. Reste que le pari est loin d’être gagné, au regard des écueils techniques.

Par ailleurs, les interrogations sur la viabilité économique des projets d’investissements persistent. Sans parler du niveau d’engagement réel de l’État. Le précédent gouvernement conservateur n’ayant jamais débloqué l’entièreté des 20 milliards de livres sterling promis en 2023 pour le captage et le stockage du carbone.


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