Des réseaux sociaux comme vecteur écologique ?

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En France comme ailleurs, la popularité des réseaux sociaux auprès de la jeunesse pourrait servir dans la lutte existentielle pour la préservation du climat.

À l’heure où la problématique de l’accès des enfants aux écrans à un âge précoce revient au cœur de l’actualité française – un comité d’experts réuni par le président Emmanuel Macron vient de remettre à ce dernier son rapport sur le sujet –, une bonne chose pourrait naître de cette relation.

Facebook, Instagram, Snapchat et autres TikTok pourraient en effet servir de moyens de conversion des plus jeunes à la fibre écologique. De quoi donner à cette question cruciale la place centrale qui devrait être la sienne au sein d’une société en proie aux affres du réchauffement climatique.

Le potentiel des réseaux sociaux sur ce sujet est d’autant plus important que ces plateformes bénéficient d’une réelle popularité auprès de la jeune génération, celle-là même appelée à pâtir des conséquences de cette destruction à petit feu de la planète.

Selon Médiamétrie, 85% des 15-24 ans en France se connectent quotidiennement à Internet via leur téléphone, consacrant 58% de leur temps en ligne aux réseaux sociaux. Lesquels représentent désormais les médias de prédilection de la génération Z.

L’anxiété climatique à l’ère des stories

Alice, 15 ans, résume dans les colonnes du journal Le Monde, cet attachement : « TikTok, c’est très essentiel, ça permet d’avoir les réf, les trends, les trucs qui bougent ». Pour elle comme pour ses contemporains, ces réseaux constituent une fenêtre sur le monde, et suivre des influenceurs populaires est perçu comme un gage de crédibilité.

Pourtant, dans ce flux incessant d’informations personnalisées par les algorithmes, la question environnementale demeure étrangement absente. Une situation paradoxale, car cette génération exprime une véritable préoccupation pour l’avenir de la planète.

Marcel, 15 ans lui aussi, confie son angoisse quant à « un temps de vie limité dans les générations futures et des espèces qui mourront ». Gaspard, du même âge, évoque les incendies qui suscitent désormais « plus peur qu’avant » lors des vacances familiales.

Par ailleurs, des expériences menées par Laelia Benoit, pédopsychiatre à Yale, démontrent que ne pas parler du climat est plus anxiogène pour les jeunes qu’en parler, même de manière pessimiste.

Des préalables nécessaires

Le Monde évoque également une initiative menée par la chercheuse Manon Dugré avec le compte Instagram « Je mange pour le futur » et mettant en exergue une jeune femme de 26 ans confrontée aux contraintes de son âge tout en adoptant une alimentation durable.

« On a conclu que le programme permettait à des followers de se renforcer dans leurs positions, d’avoir plus confiance dans leurs choix », indique l’ancienne coordinatrice de la chaire Alimentation, nutrition et comportements alimentaires d’AgroParisTech, alors que l’expérience a attiré 12 600 abonnés et généré 2,2 millions de vues en deux ans.

Mais si les réseaux sociaux représentent un terrain fertile pour semer les graines de la conscience écologique, un obstacle majeur subsiste : le modèle économique des influenceurs, fondé sur la consommation à outrance et le manque d’éthique.

D’où le travail de l’association « Paye ton influence », fondée par Amélie Deloche en 2021 et axée sur la promotion d’une influence plus responsable et écologique à travers la sensibilisation.


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