Des jours de congé pour voyager responsable

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De plus en plus d’entreprises mettent à disposition des employés des périodes off censées servir à des déplacements sur de longs trajets.

Vous aimeriez peut-être visiter Milan, la capitale italienne, sans y parvenir depuis quelques années en raison notamment de votre emploi à temps plein à Paris. Eh bien, sachez qu’il existe désormais un congé exclusivement réservé à ce type de déplacements.

Autrement dit, des voyages caractérisés par un écart de temps considérable entre l’option rapide et l’alternative écologique notamment en termes de mode de transport. Le nom de ce type de congé ? « Temps de trajet responsable » (TTR).

De quoi marquer la pertinence du choix entre l’avion et le train par exemple. Le principe consiste à offrir un ou deux jours de congés supplémentaires aux salariés désireux de voyager loin, mais avec un moyen de transport moins émetteur de dioxyde de carbone, bien que plus lent.

« L’idée est née lors d’un atelier de réflexion. Certains de nos collaborateurs avaient alors évoqué leur volonté de voyager davantage en train, tout en pointant le fait que cela coûte plus cher et que cela prend plus de temps », renseigne au Monde Mehdi Dziri, le directeur d’Ubiq, l’entreprise pionnière de cette démarche en France.

Une mobilité repensée

Selon ce dernier, qui accorde jusqu’à deux jours par an à ses employés pour privilégier les transports « doux », cette mesure a au moins le mérité d’adresser la question du temps, à défaut de résoudre les contraintes financières.

À travers ce dispositif, la mobilité se trouve repensée, dans un monde professionnel où la rapidité semble devenir non-négociable. En effet, le TTR offre le loisir d’organiser convenablement ses déplacements, tout en profitant par ailleurs du plaisir de voyager.

Même si la fatigue qui en découle pourrait représenter un facteur dissuasif pour certains. « Il a aussi un impact sur son couple, sa famille, sa bande d’amis », indique Mehdi Dziri. Surtout, chaque trajet effectué en train plutôt qu’en avion par exemple, permet une réduction significative des émissions de CO2.

« C’est exactement le genre de politique avant-gardiste que les gens veulent », renchérit Sarah Howden, chargée du programme Climate Perks, premier à expérimenter le TTR en Europe, à travers la fondation 10:10 en 2020 au Royaume-Uni.

Une dynamique accélérée

Avec un succès probant. Actuellement, 128 organisations réparties sur quatre continents y participent, des cabinets d’avocats aux ONG en passant par des organisations gouvernementales. « Le nombre de nos membres a augmenté de plus de 50% sur la dernière année », ajoute Sarah Howden interrogée par Le Monde.

En France aussi, cela fait tache d’huile. La start-up sociale Vendredi a ainsi rapidement emboîté le pas à Ubiq, lançant son propre programme début 2023. Le trajet doit dépasser six heures et s’effectuer en train, bus, covoiturage ou vélo. La flexibilité est de mise puisque le congé peut être fractionné en deux demi-journées.

Résultat : un tiers des 42 salariés de la boîte a déjà adopté cette pratique. De HomeExchange à Baywa R.e., iAdvize, Railee, Atos, RIVP, Leyton ou encore La Fresque du climat, la liste des entreprises intéressées s’allonge d’après Le Monde.


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