Le retour de l’ancien président à la Maison Blanche pourrait sonner le glas des années d’avancées vaccinales aux États-Unis.
Alors que Donald Trump, vainqueur de Kamala Harris après l’élection du 5 novembre dernier, retrouve le Bureau ovale, des inquiétudes sourdent dans divers secteurs de la vie politique et sociétale américaine. Tant le 47e président de la plus grande puissance mondiale est réputé imprévisible et peu orthodoxe.
Le secteur de la santé et plus particulièrement celui des vaccins ne devrait, selon toute vraisemblance, pas être épargné par le chambardement à venir. Même si personne ne sait exactement quelle forme cela prendra. Une chose est sûre en revanche, c’est que la politique vaccinale des États-Unis n’en sortira pas grandie.
Pour cause, l’administration Trump a déjà montré par le passé sa capacité à remettre en question les recommandations des experts de santé, au-delà de toutes les évidences scientifiques en la matière.
Son opposition aux mesures sanitaires durant la pandémie de Covid-19 – avec pour conséquences des millions de morts – et sa remise en cause fréquente des avis éclairés – pensez à ses passes d’armes avec le docteur Anthony Fauci alors chargé de la cellule de crise sur le Coronavirus – laissent présager une approche similaire.
L’influence du sceptique des vaccins, Robert F. Kennedy Jr.
C’est d’autant plus évident que le nouveau président a cette fois dans son entourage, un sceptique notoire des vaccins en la personne de Robert F. Kennedy Jr. (RFK Jr.). Héritier honni de la dynastie Kennedy, l’avocat des causes environnementales et ancien candidat indépendant à la présidentielle avant de jeter l’éponge, a soutenu Donald Trump.
De quoi lui offrir une tribune de premier plan pour diffuser ses idées sur la question ? Si ses responsabilités dans la nouvelle administration restent pour l’heure floues, le personnage n’en inquiète pas moins. D’autant qu’il a révélé en septembre dernier, que Trump lui a demandé de désigner les dirigeants des principales agences de santé publique du pays.
« Le président Trump m’a spécifiquement demandé de faire deux choses. Premièrement, d’aider à démêler l’emprise d’influences corrompues sur les agences. En d’autres termes, à assécher le marécage« , a déclaré Kennedy.
Des conséquences potentiellement globales
Cela inclut les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), l’Administration des aliments et des médicaments (FDA) et les Instituts nationaux de la santé (NIH). Ce sont autant de structures dont l’autorité pourrait être considérablement affaiblie, notamment concernant les protocoles d’approbation des vaccins.
Les experts interrogés par le Time Magazine, redoutent particulièrement un assouplissement des exigences réglementaires susceptibles de compromettre la sécurité et l’efficacité des futurs vaccins.
La possibilité d’une politisation accrue des décisions de santé publique fait également craindre un recul de la confiance du public dans les programmes de vaccination. L’impact d’un tel changement dépasserait le cadre domestique américain. Les États-Unis étant un acteur majeur de la recherche et du développement mondial.