De plus en plus de jeunes américains se font implanter des prothèses en remplacement de leurs articulations. Une opération pourtant autrefois réservée aux personnes âgées.
Aux États-Unis, un terme semble beaucoup revenir depuis peu dans le monde de l’orthopédie : l’arthroplastie, consistant notamment en une réfection chirurgicale d’une articulation avec – mais pas toujours – implantation d’une prothèse. Autant dire une intervention réservée à des personnes à l’âge adulte.
Sauf que ce n’est plus vraiment le cas désormais, selon une récente constatation du Wall Street Journal (WSJ) sur le sujet. Entre 2000 et 2017, les remplacements articulaires chez les 45-64 ans ont explosé de +211% pour les hanches et +240% pour les genoux.
Des chiffres provenant du Département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis et de l’Agence pour la recherche et la qualité des soins de santé, cités par le WSJ. « Auparavant, on disait aux patients qu’ils devaient attendre d’avoir 70 ou 80 ans« , se rappelle le Dr Antonia Chen, chirurgien orthopédiste à l’hôpital Brigham and Women’s.
Les raisons d’une usure accélérée
Car derrière cette hausse vertigineuse du recours à l’arthroplastie aux États-Unis, se cache une double réalité. Le Wall Street Journal évoque à cet effet, la flambée du fléau de l’obésité, concernant de nos jours plus de 40% d’adultes, soit 10% de plus qu’en 1999, à en croire les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies.
Selon les spécialistes, chaque kilo superflu exerce une pression décuplée sur les articulations, accélérant ainsi leur usure prématurée. L’autre raison tient pour certains, à la préservation à tout prix de leur capacité de mobilité. Surtout pour des personnes exerçant une activité physique quotidienne.
Le témoignage de Pope recueilli par le WSJ est révélateur de cette tendance. Cette rédactrice en finances personnelles et coureuse passionnée basée à Lakeland, en Floride, affirme s’est sentie comme en train de perdre une partie d’elle-même lorsqu’un médecin lui a diagnostiqué une ostéoarthrite, autrement dit l’usure des articulations.
Ce n’est pas une solution miracle
Pour cause, cela signifiait pour elle de mettre un terme à la course. Heureusement dit-elle, un chirurgien orthopédiste a accepté de lui faire une arthroplastie de la hanche. « J’ai hâte d’en avoir fini pour pouvoir reprendre ma vie en main », déclare Pope au journal.
Elle pourrait, grâce aux progrès technologiques être sur pied dans l’espace de quelques jours. En effet, les matériaux utilisés pour fabriquer les prothèses se sont beaucoup améliorés. Les plastiques notamment sont de meilleure qualité et plus résistants. De quoi accélérer le processus de récupération.
Les prothèses sont également en mesure de tenir plus longtemps qu’auparavant. Les spécialistes insistent cependant sur le recours à cette intervention qu’en cas de dernier recours. Car il ne s’agit pas, selon eux, d’une solution miracle.