La pollution de l’air tuerait sur le continent africain davantage qu’ailleurs, selon une nouvelle étude de l’Organisation Clean Air Fund basée au Royaume-Uni. Quatre villes sont notamment mises en cause.
Respirer tue en Afrique et pas qu’un peu. C’est ce que révèle dans un récent rapport, l’Organisation non gouvernementale (ONG) londonienne Clean Air Fund. L’ONG militante pour la pureté de l’air à travers le monde indique en effet que la qualité de l’air sur le continent africain, notamment dans les centres urbains, y provoque deux fois plus de morts que dans le reste du monde.
Le phénomène décrit comme une « pandémie silencieuse » constitue la deuxième cause de mortalité Afrique après le VIH/Sida, à en croire les auteurs de cette étude. Ces derniers pointent du doigt nombre de facteurs dont l’urbanisation effrénée du continent sans mesures d’accompagnement destinées à favoriser une bonne qualité de l’air.
Des métropoles polluées
Parallèlement, la combustion des déchets en plein air, les voitures et les industries polluantes y ont de droit de cité. Clean Air Fund met en exergue quelques villes africaines, dont Accra au Ghana, Le Caire en Égypte, Johannesburg en Afrique du Sud et Lagos au Nigeria. Conséquence : les particules sont de plus en plus présentes dans l’air.
Le cas de la capitale nigériane réputée plus dense métropole d’Afrique subsaharienne avec une population estimée à 15 millions d’habitants – soit 12% de l’ensemble des Nigérians –, est évocateur. La dégradation de la qualité de l’air y serait due au transport public, selon l’ONG. Viennent ensuite les différentes sources d’énergie, les activités agricoles entre autres.
Autant de facteurs qui contribuent à faire grimper le niveau annuel de particules en suspension (PM) dans le pays à 2,5, à en croire des données de 2019. Soit 14 fois supérieur aux niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’occasion de la Cop27
Clean Air Fund préconise de fait, des actions urgentes contre cette situation appelée à s’accélérer. Car même si l’Afrique ne contribue qu’à 3% des émissions globales de CO2, elle est engagée dans une quête sans fin de la croissance économique. Les considérations écologiques sont donc reléguées au second plan.
Il y aurait pourtant matière à s’emparer de cette question d’une grande acuité selon les chercheurs. « Les liens entre actions climatiques et la réduction de la pollution de l’air n’ont jamais été aussi solides », estiment ces derniers, gageant de débats féconds à cet effet lors de la Cop27 à Charm-el-cheikh.