Le gouvernement se décide à agir contre la destruction de la planète à travers le numérique. En témoigne son plan d’action présenté mardi 23 février à cet effet. Reste à savoir si cela suffira à attendre l’objectif affiché, car, ces mesures n’ont aucune dimension contraignante sur les acteurs du secteur.
Des téléphones portables moins polluants, des centres de données négativement moins impactant sur l’environnement… La France ne manque pas d’ambitions afin de préserver la planète des effets néfastes du numérique. Le ministre de l’Économie et son homologue de la Transition écologique ont bouclé mardi, leur feuille de route en la matière.
Au nombre des initiatives que promeut le gouvernement, figure la mise en place prochaine d’un instrument susceptible d’aider l’État à lever le voile sur les conséquences de chaque action des acteurs du numérique sur l’environnement. Ce qui va déboucher sur l’indication d’une ligne directrice claire en direction des pollueurs afin de les inciter à revenir sur le droit chemin.
L’État envisage également de favoriser la création de centres de données plus respectueux de l’environnement, et de privilégier davantage le reconditionnement concernant ses besoins en appareils électroniques (téléphones, ordinateurs, etc.). Un objectif chiffré à 20%, selon le document. Car, c’est moins l’usage que les Français font de ces appareils que leur fabrication qui détruit à petit feu l’environnement, à en croire un rapport publié sur la question en juin 2020. Le document estimait notamment que les utilisateurs ne gardent pas assez leurs équipements électroniques en France. Changer trop souvent de téléphone détruit l’environnement puisque sa fabrication intègre des éléments à fort impact écologique.
Quels résultats envisagés pour toutes ces mesures ?
La France entend évidemment à travers ces mesures limiter son empreinte carbone responsable pour près de 10% de ses émissions globales de gaz à effet de serre. Mais beaucoup se demandent si cela ne risque pas de rester à l’étape de simple effet d’annonce. Car, cette ambition si affirmée soit-elle n’est sous-tendue par aucune mesure coercitive à l’endroit des acteurs du numérique. L’État a tout juste prévu de se contenter de la bonne vieille méthode de sensibilisation. Ce qui inquiète bien de spécialistes, vu l’importance de l’enjeu.
C’est notamment le cas de Frédéric Bordage, membre fondateur de GreenIT.fr, qui regrette le manque dans cette feuille de route gouvernementale, d’un dispositif susceptible de forcer la main aux acteurs de la téléphonie par exemple. Il déplore également le peu d’attention accordée au destin des dizaines de millions de téléphones portables dont la population ne sait plus quoi faire.