Cannabis thérapeutique : la France va-t-elle céder ?

Santé Une

Le ministre de la Santé laisse la responsabilité à l’Autorité sanitaire du pays de trancher la question.

« La Haute Autorité de santé (HAS) va évaluer ». Le ministre de la Santé Yannick Neuder, a laissé ce vendredi 21 février, la porte ouverte à l’usage du cannabis pour des besoins thérapeutiques en France. La HAS devrait être prochainement saisie à cet effet.

Cet organisme de référence dans l’évaluation des traitements médicaux sur le territoire français, devra analyser en profondeur les bénéfices thérapeutiques de cette plante à usage multiple.

« Si l’on voit que cette voie apporte des effets positifs à la santé, surtout la prise en charge de la douleur, par rapport à d’autres thérapeutiques », a ajouté le ministre sur Sud Radio. Cette sortie intervient après le sujet a fait l’objet d’expérimentation ces dernières années.

Ce processus mené par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), s’est achevé fin 2024 alors que celle-ci n’a toujours pas communiqué sur la suite, contrairement à l’annonce d’une mise sur le marché de médicaments dérivés cette année.

Un débat sociétal qui cristallise les tensions

Il s’agit d’une question sujette à débats au sein de la société française. Yannick Neuder s’est ainsi dit ouvert à une autorisation du cannabis à usage thérapeutique, « parce que ça couvre un champ de douleurs rebelles qui ne sont souvent pas soulagées par d’autres médicaments, comme dans la cancérologie, les raideurs, les algies faciales« , a listé ce cardiologue de métier.

Le ministre a toutefois catégoriquement rejeté toute idée de légalisation plus large, pour un usage récréatif en l’occurrence. Cette position reflète celle d’autres membres du gouvernement, dont les ministres de l’Intérieur Bruno Retailleau et de la Justice Gérald Darmanin.

Ces derniers craignent qu’une large autorisation du cannabis ne brouille le message de lutte contre les drogues. Deux députés – l’Insoumis Antoine Léaument et le macroniste Ludovic Mendes –, viennent par ailleurs de proposer dans un rapport, une légalisation strictement encadrée du cannabis.

De nombreux pays déjà engagés

Les associations de patients, qui militent depuis des années pour l’accès à ces thérapies, suivent avec attention ces développements. En 2023, dix-sept d’entre elles avaient déjà uni leurs voix pour réclamer le passage de l’expérimentation à une véritable législation.

« Pour beaucoup d’entre nous, les médicaments à base d’extrait de fleurs de cannabis ne représentent pas simplement une alternative, mais constituent une lueur d’espoir face à des traitements inefficaces ou mal tolérés », faisaient-elles remarquer dans un texte relayé par Le Parisien.

En cas d’avis favorable de la HAS, la France pourrait enfin rattraper son retard sur ses voisins européens, dont la Belgique, l’Allemagne, l’Italie ou encore les Pays-Bas, qui ont entre autres, d’ores et déjà sauté le pas d’une autorisation médicale de la marijuana.


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