Cette maladie infectieuse virale extrêmement contagieuse se propage à travers le pays où l’on croyait le fléau éradiqué, favorisée par une méfiance croissante envers les vaccins et un système de santé fragilisé.
« La situation est hors de contrôle« . Ce cri d’alarme lancé par Paul Offit dans les colonnes du journal Le Monde reflète l’inquiétude qui s’est emparée des professionnels de santé américains face à l’épidémie de rougeole en cours dans le pays.
Depuis le début de l’année, ce pédiatre infectiologue, comme nombre de ses pairs, est confronté à une propagation exponentielle de cette maladie réputée pour sa grande contagiosité. Transmissible principalement par voie aérienne, elle se propage par les gouttelettes de salive expulsées lors de la toux, des éternuements ou des postillons.
Le contact direct avec les sécrétions nasales ou buccales d’une personne infectée représente également une voie de transmission de la pathologie. Celle-ci se caractérise par des symptômes comme la montée de fièvre, la toux, les éruptions cutanées ou encore l’irritation des yeux.
Dans les cas les plus graves, elle peut entraîner des complications mortelles comme une pneumonie ou une inflammation cérébrale, surtout chez les nourrissons et les jeunes enfants.
Plus de 1000 cas pour trois décès
À cet effet, trois décès ont été recensés, dont deux jeunes enfants. Il s’agit des premiers cas de décès infantiles dus à la rougeole depuis 2003 aux États-Unis. Le bilan global fait état d’au moins 1 012 cas confirmés à travers le pays, dont plus de 70% concentrés au Texas, selon des données compilées par l’AFP.
Mais pour le Dr Offit, ces chiffres seraient largement sous-estimés. « D’après les témoignages de nombreux soignants, le nombre de cas pourrait en réalité être proche de 3 000, voire plus« , affirme-t-il, toujours au Monde.
Il décrit cette épidémie, débutée fin janvier dans une région de l’État texan, comme probablement la pire qu’aient connue les États-Unis depuis 30 ans. Un constat d’autant plus alarmant que le taux d’hospitalisation tourne autour de 17%.
Un cocktail très explosif
Pire, moins de 5% des personnes infectées au Texas, épicentre de l’épidémie, étaient vaccinées, à en croire le rapport des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) publié mi-février. Ce tableau met en lumière le rôle controversé de Robert Kennedy Jr, Secrétaire à la Santé de Donald Trump.
Connu pour ses positions vaccinosceptiques, l’ancien avocat ne semble pas d’une grande contribution dans la lutte contre la maladie. « Des études ont montré que la vitamine A peut réduire considérablement la mortalité due à la rougeole », a-t-il écrit en mars dernier dans un texte publié sur le site de Fox News, sans la moindre scientifique.
Les coupes budgétaires opérées par l’administration Trump au sein du Département de la Santé ainsi que le recours croissant à l’exemption médicale contre la vaccination, compromettent également dangereusement les efforts thérapeutiques.