France : Nestlé bientôt à la barre pour des décharges sauvages

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Le géant suisse de l’agroalimentaire sera jugé en mai prochain pour sa gestion problématique des déchets dans le département des Vosges.

Nestlé Waters au cœur d’une tempête judiciaire en France. La filiale de la division eau du groupe devra répondre du 26 au 28 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Nancy, d’accusations graves concernant une gestion illégale de déchets dans le département des Vosges.

Cette région du Grand Est aurait été l’objet de rejets massifs impliquant diverses communes. Il s’agit précisément de 346 000 mètres cubes de déchets abandonnés à Contrexéville, soit l’équivalent de 92 piscines olympiques, d’après les médias locaux.

À Saint-Ouen-lès-Parey, les estimations font état de 27 000 mètres cubes de déchets, représentant sept piscines olympiques. Quant à Crainvilliers, la commune aurait fait l’objet de 600 mètres cubes de rebus.

La découverte mise au goût du jour suite à une enquête des journalistes Alexander Abdelilah et Robert Schmidt du collectif We Report évoque des décharges comprenant plusieurs types de débris, dont des bouteilles d’eau, de verre, de polymères ; des capsules en plastique et même des carcasses de véhicules.

Une contamination environnementale d’ampleur

Les dégâts mis en lumière par l’instruction et dévoilés par l’AFP, sont alarmants. Au-delà de l’accumulation de déchets, les investigations ont révélé une contamination insidieuse des eaux souterraines et de surface par des microplastiques.

La concentration de ces particules fines – moins de 5 millimètres de taille – serait telle que cela rendrait « toute vie aquatique impossible », avec des effets toxiques avérés sur la faune et la flore locales. De quoi provoquer une « atteinte grave à la santé des personnes » et une « dégradation substantielle de l’environnement ».

Cette nouvelle affaire s’ajoute à un autre scandale qui ébranle déjà le géant suisse, toujours en France. À savoir, l’utilisation de traitements interdits (microfiltration, filtres UV et charbons actifs) pour purifier ses eaux minérales sur plusieurs sites, dont celui de Perrier à Vergèze.

Le satisfecit des associations militantes

Une pratique menée de nombreuses années selon l’enquête du journal Le Monde et Radio France, sous l’œil laxiste du gouvernement accusé d’avoir assoupli dans « la plus grande discrétion » la réglementation en la matière.

Pour AC Anti-corruption, association à l’origine de la plainte judiciaire concernant les déchets environnementaux, c’est l’heure du satisfecit. « Cela fait plus de trois ans que nous attendions ce résultat avec notre avocat », a indiqué son dirigeant Marcel Claude, dans une déclaration à l’AFP.

Le procès de mai s’annonce comme un nouveau test pour la crédibilité des engagements environnementaux du secteur agroalimentaire, alors que les grandes entreprises industrielles sont de plus en plus appelées à faire preuve de responsabilité dans la préservation des ressources naturelles.


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