Un appel d’offres a été mis par l’Unicef afin de sécuriser le maximum de doses antivarioliques à l’heure où l’épidémie s’étend.
Face à la recrudescence du mpox, les principales organisations internationales ont décidé d’agir. En collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Alliance du Vaccin Gavi et l’Africa CDC (Centre africain de contrôle et de prévention des maladies), l’Unicef vient de lancer un appel d’offres pour l’obtention de vaccins.
L’objectif vise à acquérir, selon « l’évolution de la demande, les capacités industrielles et les financements mobilisés » un maximum de 12 millions de doses, selon le communiqué d’annonce publié, samedi 31 août 2024. L’OMS promet, à cet effet, boucler les autorisations des différents vaccins à l’homologation d’ici la mi-septembre.
La firme biotechnologique danoise Bavarian Nordic et son homologue japonaise KM Biologics ont toutes les deux soumis des demandes dans ce cadre, indique l’agence onusienne de la santé.
Une bureaucratie sous le feu des critiques
Le présent appel d’offres intervient dans un contexte de pression accrue sur l’OMS. L’organisation présidée par Tedros Adhanom Ghebreyesus est notamment pointée du doigt pour sa bureaucratie plutôt face aux situations d’urgence. De quoi pénaliser les pays sous-développés.
À en croire une enquête du New York Times (NYT), cela fait trois ans en effet que les premiers vaccins contre le mpox ont été développés sans obtenir d’approbation encore moins de licence d’utilisation d’urgence comme c’est le cas dans de nombreux États européens.
Ces derniers s’appuyant sur leurs propres agences de régulation, à l’instar de la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis. A contrario, les pays économiquement moins lotis doivent attendre l’évaluation de l’OMS.
Une situation sanitaire qui s’empire
Résultat des courses : le mpox qui est à sa deuxième épidémie en deux ans, poursuit inexorablement sa route. Il a ainsi dépassé les frontières de la République démocratique Congo pour atteindre désormais 13 pays, dont la Suède et la Thaïlande notamment.
Parallèlement, près de 19 000 cas, dont plus de 18 000 dans la seule RDC, ont été recensés jusqu’ici. Avec des morts chiffrés à au moins 150. « C’est un système fracturé pas conçu pour les situations d’urgence », tranche un scientifique américain siégeant dans des groupes consultatifs de l’OMS, interrogé par l’OMS.
Il reste à voir si les choses vont enfin s’accélérer avec cet appel d’offres pour ainsi soulager les besoins sur le terrain. Bavarian Nordic affirme pour sa part au New York Times être à même de produire jusqu’à dix millions de doses de vaccins d’ici fin 2025.