Après sa création par Pékin, début décembre 2021, le conglomérat des terres rares China Rare Earth Group a choisi d’ouvrir son siège social à Ganzhou, une petite ville de Chine. Pourtant, il aurait pu s’installer dans des agglomérations comme Pékin, Shanghai, Xiong’an, Shenzhen et Wuhan, qui disposent d’un réseau d’infrastructures et de transports très important. Pourquoi donc le choix de cette commune de troisième rang ?
La Chine a créé en décembre 2021 le conglomérat China Rare Earth Group grâce à la fusion des principaux producteurs de terres rares nationaux. Cette méga entreprise pèse pour 30% de la production nationale des terres rares légères et 70% de la production nationale des terres rares lourdes. Elle doit permettre à Pékin d’avoir un contrôle sur les prix de ces métaux stratégiques pour de nombreuses industries de pointe comme celle des énergies renouvelables. Elle doit également aider la Chine à renforcer sa domination sur le secteur par une stabilisation des approvisionnements.
Pékin sous tensions depuis plusieurs années
A sa création, China Rare Earth Group a choisi de s’installer à Ganzhou, une petite ville de Chine située dans la province du Jiangxi dans le sud-est du pays. La compagnie aurait pu ouvrir son siège dans des villes plus grandes comme Pékin, Shanghai, Xiong’an, Shenzhen et Wuhan qui dispose des capacités nécessaires au développement de ses activités. Pékin, en particulier, possède des infrastructures adaptées à toute industrie ou entreprise. Voilà pourquoi les grands groupes chinois et étrangers s’y sont établis. Mais ces derniers s’installent de plus en plus ailleurs, dans des villes moins sous tenion. C’est-à-dire où les transports sont moins denses et les loyers moins chers. Ils fuient aussi les dangers d’une hyper concentration des activités, nuisible à une croissance saine et soutenue.
Des potentialités en termes de développement
Le nouveau géant des terres rares China Rare Earth Group a fait le choix d’ouvrir ses bureaux à Ganzhou. A l’exception de Shanghai, Xiong’an, Shenzhen et Wuhan, cette ville n’est pas réellement un centre économique. Mais elle dispose d’atouts immenses pour son développement à moyen terme. D’abird, son sol renferme suffisamment de ressources en terres rares pour nourrir les ambitions du mastodonte chinois. D’ailleurs, plusieurs grands groupes du secteur sont déjà très bien implantés dans la région. Ce qui pourrait aider à la création d’une zone industrielle.
Autre atout de Ganzhou, sa position en tant que nœud important de l’initiative « la Ceinture et la Route », un immense couloir d’infrastructures censé faciliter la production et la commercialisation en Chine. China Rare Earth Group pourrait profiter de cette position stratégique pour faciliter notamment le transport de sa production. Notons en outre que Ganzhou a lancé, il y a quelques mois, une bourse pour les transactions au comptant sur les terres rares et les métaux mineurs. Cette place devrait contribuer à renforcer l’influence mondiale de la ville et son pouvoir de fixation des prix pour les produits locaux. C’est la deuxième Bourse pour les terres rares, après celle de Baotou (Mongolie) ouverte en 2014.