Des chirurgiens américains ont réussi à greffer et à lui donner vie, des reins d’un porc sur un homme en état de mort cérébral. Dernière prouesse en date dans la transplantation entre différentes espèces, explorée comme palliative aux pénuries d’organes.
Des reins de porc fonctionnant sur un humain pendant plus de trois jours. C’est le coup d’éclat réussi par des chercheurs américains en ce début d’année. En l’occurrence, l’équipe de Heersink, l’école de médecine de l’Université de l’Alabama à Birmingham. Les scientifiques mobilisés quatre heures durant autour de James Parsons, 57 ans et déclaré en état de mort cérébrale après un accident de course, ont réussi à faire remplir aux nouveaux reins, l’ensemble des activités dévolues à cet organe, sans problème pendant 78 heures.
Le porc utilisé a été fortement modifié génétiquement à travers une dizaine d’opérations distinctes afin de s’assurer que ses gênes étaient adaptées à la transplantation sur l’humain. L’animal, un mâle de 13 mois, a été par ailleurs préalablement conservé dans un établissement spécial de sorte à lui à éviter toute contamination.
L’espoir du porc
L’opération réalisée le 30 septembre 2021 a été restituée dans un article de l’American Journal of Transplantation, jeudi 20 janvier. Elle accroît l’espoir selon lequel des transplantations à base de porc sur des humains peuvent être un compromis tout à fait viable dans le cadre des greffes d’organes. Et pour cause, cette chirurgie expérimentale en Alabama survient après au moins deux autres opérations du genre encore appelées xénotransplantation, ces derniers mois.
La plus récente impliquait il y a quelques semaines, la transplantation d’un cœur de porc génétiquement modifié sur un homme de 57 ans en phase terminale d’une maladie cardiaque, toujours en observation d’ailleurs à l’hôpital dans le Maryland. Un autre greffe de rein de porc sur un homme a eu lieu entre le 25 septembre et le 22 novembre 2021, mais l’organe transplanté est resté cette fois à l’extérieur du corps du receveur.
Sauver les candidats à la greffe
L’objectif recherché pour toutes ces opérations reste de sauver les candidats à la greffe d’organes encore trop nombreux aux États-Unis. Plus de 100 000 personnes figurent en effet sur la liste d’attente nationale pour les reins, le foie, le cœur et autres, selon la United Network for Organ Sharing, organisation caritative américaine active dans le don d’organes, citée par le Wall Street Journal.
Autant de nécessiteux qui pourraient bénéficier d’une chance de survie pour peu que l’autorité américaine de la santé approuve la réalisation d’essais cliniques que les scientifiques espèrent concluants.