Deux ONG ont publié ce mercredi un rapport dans lequel elles accusent six banques européennes, dont UBS et Credit Suisse, de faciliter le commerce du pétrole en Amazonie.
Les ONG Stand.earth et Amazon Watch ont publié ce mercredi 12 août un rapport sur l’extraction de pétrole en Amazonie, réalisé à partir des données douanières et de certification commerciale des Etats-Unis pour la période 2009-2020. Dans ce document, elles accusent six banques européennes de faciliter le commerce de l’or noir dans cette région. D’après les deux associations, les banques Credit Suisse, BNP Paribas, ING, Natixis, Rabobank et UBS ont été les principaux établissements bancaires ayant financé le transfert d’environ 10 milliards de dollars de pétrole d’origine équatorienne vers des raffineries des Etats-Unis au cours de la dernière décennie.
Engagées le jour, moins scrupuleuses la nuit
Stand.earth et Amazon Watch notent ainsi le double discours de ces banques. En effet, elles prennent publiquement des engagements environnementaux, en faveur notamment de la protection des peuples indigènes, du climat ou encore affichent leurs responsabilités sociale et écologique. Mais, en réalité, ces mêmes banques continuent de financer des activités polluantes et nuisibles. Les deux ONG dénoncent, en l’occurrence, le commerce de pétrole extrait en Amazonie équatorienne et acheminé vers des raffineries américaines. Des activités fortement liées à la déforestation et à la pollution des eaux.
Après la publication du rapport, la banque hollandaise Rabobank a annoncé dans un communiqué qu’elle avait arrêté de financer les frets de pétrole équatorien plus tôt cette année. Elle a ajouté que les inquiétudes exprimées faisaient « partie de [ses] engagements et [ses] procédures liées aux opérations de financement du commerce ». De leurs côtés, les banques française Natixis et néerlandaise ING ont indiqué travailler en ce moment sur une stratégie pour répondre à ces préoccupations sur les opérations liées à l’Amazonie.
Credit Suisse et BNP Paribas se défendent bien…
La banque suisse UBS, elle, a annoncé avoir déjà refusé certaines opérations issues de cette région en raison de problèmes concernant le droit à la terre des indigènes. Elle jure également faire son possible pour « maintenir les normes environnementales et sociales les plus élevées ». Quant au Credit Suisse, il estime qu’il n’y a aucune contradiction avec ses engagements sur le pétrole et le gaz. La banque reconnait avoir bien signé des accords pour la protection des peuples indigènes et contre les atteintes aux écosystèmes protégées. Mais, cette politique ne s’appliquerait pas au financement du négoce. C’est-à-dire qu’elle sert seulement d’intermédiaire et de facilitateur à une transaction d’achat.
Enfin, la banque française BNP Paribas juge la méthodologie du rapport « opaque » et se demande par exemple comment ses auteurs avaient pu obtenir des estimations sur l’exposition financière des banques indexées.