Les femmes médecins désormais majoritaires en France

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Cette majorité couronne des décennies d’évolution, mais les femmes font toujours face à des obstacles dans leur carrière médicale.

Pour la première fois de l’histoire, la médecine française compte plus de femmes que d’hommes au 1er janvier 2025, d’après les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).

Les chiffres publiés le 28 juillet font état de 118 957 femmes contre 118 257 hommes, pour un total de 237 214 médecins en activité. Ce basculement historique, même s’il ne s’opère qu’à la marge avec seulement 700 praticiennes supplémentaires, marque un tournant symbolique majeur dans une profession longtemps dominée par les hommes.

Les femmes sont particulièrement présentes en médecine générale, où elles représentent 52,4% des effectifs, tandis qu’elles demeurent légèrement minoritaires chez les spécialistes (48,5%). Cette progression s’explique par plusieurs facteurs, dont le rajeunissement de la profession.

En effet, alors que les générations parties à la retraite entre 2012 et 2025 étaient majoritairement masculines, les générations entrées en activité depuis 2012 sont à la fois plus nombreuses – grâce au relèvement du numerus clausus – et majoritairement féminines, précise la DREES.

Le plafond de verre persiste dans les postes à responsabilité

À cela s’ajoute l’augmentation du nombre de médecins diplômés à l’étranger, qui représentent désormais 11% des effectifs contre 7% en 2012. Reste que cette féminisation de la médecine n’est pas une réalité à tous les niveaux hiérarchiques.

Ainsi, les femmes ne représentent qu’un quart des professeurs des universités-praticiens hospitaliers (PU-PH), l’un des postes les plus prestigieux de la médecine hospitalière en France, selon le Centre national de gestion, chargé de la gestion des carrières des praticiens.

La situation s’améliore lentement, puisque cette proportion était proche de 19% en 2016, mais la progression reste faible. Cette sous-représentation des femmes aux postes de pouvoir se retrouve également dans les fonctions de chef de service ou de chef de pôle, où la parité reste un horizon lointain.

De même que les déserts médicaux

« Au-delà de cette féminisation qui intervient dès l’entrée en études de médecine, l’enjeu est que cela se concrétise jusqu’aux postes à responsabilités« , souligne Killian L’Helgouarc’h, président de l’Intersyndicale nationale des internes, cité par Le Monde.

Par ailleurs, l’accès aux soins reste problématique sur de nombreux territoires français. La densité médicale en généralistes continue même de diminuer, passant de 155,5 pour 100 000 habitants en 2012 à 145,8 en 2025, alors que celle des spécialistes progresse de 175,5 à près de 200 sur la même période.

« Au-delà des chiffres bruts, certaines spécialités restent sinistrées, comme la psychiatrie, la gynécologie, la pédiatrie. Même avec cette hausse, on n’atteint pas le remplacement générationnel, avec toujours plus de médecins qui partent en retraite que de jeunes qui arrivent en exercice« , alerte Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux, dans le quotidien du soir.


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