Aux États-Unis, la fin d’une époque sur la diversité en entreprise

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Avec le retour au pouvoir de Donald Trump, le pays assiste à un démantèlement accéléré des programmes anti-discrimination dans les entreprises.

La vague conservatrice dont le déferlement sur les États-Unis a été renforcé par la récente victoire de Donald Trump à la présidentielle du 5 novembre 2024, emporte sur son chemin les initiatives en faveur de la diversité dans la société, y compris au sein des entreprises privées.

Fini les politiques mises en place en 2020 dans la foulée de l’assassinat en 2020 par un policier blanc de Minneapolis de l’Afroaméricain George Floyd, afin de favoriser une meilleure inclusion des minorités, à l’instar des Noirs et des Asiatiques entre autres.

Place à une offensive anti-DEI (diversité, équité et inclusion). Une véritable lame de fond qui marque un tournant dans la politique sociale de ce pays pourtant en proie à un racisme structurel plusieurs décennies après l’adoption de lois prônant la fin de la discrimination raciale.

Une capitulation en cascade des grands groupes

Le mouvement entamé avant le retour au pouvoir du président républicain, s’est depuis accéléré depuis sa prise de fonction. À coups de décrets, le nouveau locataire de la Maison Blanche s’emploie méthodiquement à détricoter l’héritage de son prédécesseur Joe Biden sur la question.

Les fonctionnaires en charge des programmes visés au sein de l’administration centrale sont ainsi qualifiés de « parias » et mis au pas avec la contribution du Bureau de l’efficacité gouvernement – le Doge, en français – confié au milliardaire proche du président, Elon Musk.

Chaque agence fédérale est chargée d’identifier jusqu’à neuf entreprises susceptibles de mener ces pratiques jugées « illégales, corrosives et pernicieuses »par le Bureau ovale. Une véritable chasse qui n’épargne pas le secteur privé. Les fournisseurs de l’État étant sommés de revoir leur approche sous peine de perdre leurs contrats.

De quoi faire capituler de nombreux géants américains. Boeing, particulièrement dépendant des contrats gouvernementaux, a supprimé sa division DEI tandis que Walmart a promis de fermer son centre pour l’équité raciale, abandonnant au passage un investissement de 100 millions de dollars.

Quelques stratégies de survie face au rouleau compresseur

Meta, Ford et Harley-Davidson ont également revu leurs politiques sous l’influence grandissante des militants anti-diversité comme Robby Starbuck, dont les vidéos sur les réseaux sociaux atteignent parfois le milliard de vues.

Dans ce contexte, les résistances sont rares. JPMorgan Chase, Costco ou encore Patagonia font figure d’exceptions en maintenant ouvertement leurs programmes. Le PDG de la prestigieuse banque, Jamie Dimon, ayant même osé défier publiquement les opposants à la diversité sur CNBC avec un provocateur « Qu’ils viennent ! ».

Quelques stratégies de survie voient le jour. C’est le cas de l’abandon des objectifs chiffrés de recrutement tout en maintenant certaines initiatives comme l’élargissement du vivier de candidats aux diplômés des universités historiquement noires.

Les politiques de recommandation à l’embauche ou le travail à distance peuvent par ailleurs favoriser la diversité tout en apparaissant comme de simples outils de gestion efficace.


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